Alors que sous l’ère Sarkozy la gauche dénonçait sans relâche la politique menée par le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux à l’égard des Roms, depuis l’arrivée du PS au pouvoir, la politique d’évacuation des campements illégaux est la même, voire pire.
Selon un rapport de l’Association européenne pour la défense des droits de l’homme (AEDH), près de 12 000 Roms auraient été évacués de campements illégaux l’année dernière. Pour les deux tiers d’entre eux au second semestre, autrement dire depuis l’élection de François Hollande. Ce chiffre est de loin supérieur à celui-ci enregistré en 2011. En effet, 9 396 Roms avaient été évacués de campements illégaux.
En France, il y aurait entre 15 000 et 20 000 Roms.
Si François Hollande avait promis au cours de la campagne présidentielle qu’il n’y aurait plus d’expulsion de Roms sans solution, le rapport semble remettre en cause cette promesse. Ainsi, sur 63 évacuations réalisées depuis cet été, seulement 15 ont été accompagnées d’une solution partielle de relogement.
Cependant, une circulaire interministérielle oblige en théorie les autorités à « accompagner » l’évacuation de campements illégaux en proposant des solutions de relogement. Faudrait-il encore que les autorités respectent cette décision.
Valls, le Nicolas Sarkozy de la gauche?!
L’image qui marquera sans doute la politique de la gauche en ce qui concerne les Roms est celle du démantèlement du campement illégal de Lille. Par un coup médiatique, le gouvernement a voulu démontrer que malgré sa prise en compte de l’aspect social, il ne céderait rien aux Roms.
Le ministre de l’intérieur, Manuels Valls, souvent accusé à tord ou à raison d’être de droite, a indiqué à plusieurs occasions qu’il n’accepterait « jamais les campements sauvages qui mettent en cause le vivre-ensemble ». L’une des premières décisions du ministre a d’ailleurs été de supprimer l’aide au retour proposé au Roms lorsqu’ils acceptaient de rentrer dans leur pays d’origine. En effet, selon Manuel Valls « les ONG comme les associations, ici ou là-bas, considèrent qu’elle ont des effets pervers ».
Petite piqûre de rappel, les communes de plus de 5000 habitants ont l’obligation de prévoir des terrains pour accueillir les gens du voyage et les Roms. Cependant, dans les faits très peu de villes respectent la loi. La solution serait donc peut-être de sanctionner les maires qui sont hors la loi…
Robin Moreau