Pour la première fois, une manifestation internationale est organisée aujourd’hui à l’occasion de la Journée internationale des droitq des femmes ce mercredi 8 mars. Une cinquantaine de pays sont concernés.
Après le succès international de la Women’s march du 21 janvier dernier pour protester contre l’investiture du nouveau président américain Donald Trump, les femmes du monde entier ont décidé de réitérer l’expérience à l’occasion de cette 40ème édition de la Journée des droits de la femme. « Ce 8 mars est totalement inédit, nous voulons lui redonner son caractère revendicatif originel », affirmait la porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes Suzy Rojtman, au Monde. D’autant plus que le climat actuel, avec la montée de l’extrémisme et du populisme, met en danger les droits femmes comme l’IVG, déjà attaquée par Donald Trump.
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Les manifestations ont symboliquement lieu à 15H40
Pourquoi avoir choisi 15h40 ? En France, le salaire des femmes est en moyenne 26% (23% dans le monde) moins élevé que celui des hommes. Proportionnellement, cela signifie qu’à partir de 15h40 les femmes ne sont plus rémunérées pour le travail qu’elles fournissent. « L’objectif est de mettre le patronat devant ses responsabilités » explique au Monde Sophie Binet, chargée de l’égalité hommes-femmes à la CGT. Les femmes d’une dizaine de pays sont donc invitées à suivre cette initiative et à quitter leur poste à 15H40.
Les femmes sont toujours victimes de persécutions
Dans le monde, 35% des femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles. Pire encore, 700 millions de femmes ont été mariées avant leur majorité. À l’échelle nationale, il y aurait en moyenne 198 000 tentatives de violences sexuelles par an et environ 11 000 viols, dont près de 6000 commis sur des mineurs, selon l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales). 40% des femmes auraient cessé de fréquenter certains lieux parce qu’ils ne garantissaient pas la mixité nécessaire pour qu’elles s’y rendent à l’aise.
La première femme à diriger une entreprise du CAC 40 a été nommée en 2016
Côté professionnel, l’inégalité homme-femme a diminué mais reste toujours flagrante dans certains cas. Au-delà de leurs salaires plus faibles de 26% en moyenne en France, elles sont encore peu présentes dans les postes à hautes responsabilités. Il aura par exemple fallu l’année 2016 pour qu’une femme dirige pour la première fois une entreprise du CAC 40. Dans les métier techniques, seules 16% des femmes sont en poste, quand elles sont 96% à exercer dans le secrétariat. Au rythme actuel, l’Organisation internationale du travail estime qu’il faudra 70 ans pour effacer les inégalités entre les hommes les femmes.