Si personne ne l’attendait sur ce terrain au regard du programme pour lequel il a été élu en 2012, la politique internationale restera finalement l’un des rares points sur lesquels François Hollande semble avoir fait consensus.
Ses « 60 engagements pour la France » abordaient à peine les questions diplomatiques. Finalement, en cinq ans, ce sont pas moins de 25 opérations militaires que François Hollande a engagées, endossant avec ardeur son rôle de chef des armées aux cotés de son fidèle ministre de le Défense, Jean-Yves Le Drian.
Serval, Sangaris, Barkhane, Chammal…
Si le retrait d’Afghanistan était clairement énoncé dans son programme dès 2012, Hollande s’est retrouvé confronté à des crises internationales inattendues, principalement liées à la menace djihadiste.
En janvier 2013, il lance l’opération Serval au nord du Mali afin de contrer l’avance d’Al-Quaïda au Maghreb islamique (AQMI). C’est sa première intervention militaire, elle durera jusqu’en juillet 2014. On évoque alors un relatif succès. En déplacement à Tombouctou, le président déclarera même : « Je vis la journée la plus importante de ma vie politique ».
Dès décembre 2013, c’est en Centrafrique que François Hollande lance sa deuxième intervention d’envergure. C’est l’opération Sangaris. Les troupes françaises doivent s’interposer entre chrétiens et musulmans. En octobre dernier, les 2500 soldats déployés se retiraient laissant, derrière eux, un bilan mitigé. Le calme semble provisoire, la guerre civile couve toujours. Surtout, le scandale des abus sexuels – dont les accusations ont finalement été écartées par l’ONU en janvier – a largement entaché le résultat de l’opération.
En août 2014, l’opération Barkhane prend la suite de l’opération Serval pour lutter contre le djihadisme dans toute la région du Sahel. A partir de septembre de la même année, l’opération Chammal est lancée en Irak et en Syrie.
On compte 36 militaires tués dans le cadre de l’ensemble des opérations dont le bilan reste mitigé. Pratique inédite sous la Ve République ; François Hollande achève son quinquennat en réunissant un conseil de défense par semaine.
L’échec en Syrie
En septembre dernier, lors de son discours à l’Assemblée Générale des Nations Unies, le président français lançait un appel poignant au sujet de la situation syrienne. Afin que « cette tragédie ne reste pas comme une honte pour la communauté internationale » a-t-il déclaré laissant transparaître la déception de son impuissance des dernières années.
En 2013, Barack Obama renonce à frapper le régime de Bachar Al-Assad pour le punir d’avoir organisé une attaque au gaz sarin contre sa propre population. François Hollande ne réussi pas à imposer son point de vue, la France renonce à son tour faute du soutien des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Un échec amer pour le président qui se retrouve isolé sur la question syrienne et n’ose pas une intervention solitaire. La Russie prend avantage de la faiblesse Occidentale.
Une situation qui pourrait finalement s’être inversée après l’attaque chimique de Khan Chekoun en avril dernier. François Hollande a, bien-sûr, apporté son soutien aux frappes ordonnées par Donald Trump contre le régime syrien.
En Syrie, « il faut saisir les fautes de l’adversaire » @lemondefr https://t.co/9cJJOBPBx5
— François Hollande (@fhollande) 12 avril 2017
Atlantiste, parfois interventionniste, François Hollande a imposé sa marque. On dit de lui que c’est le président le plus guerrier de la Ve République. S’il a su négocier, il s’est également montré ferme sur certaines questions.
Sa détermination au sujet du nucléaire en Iran, a permis à la France de nouer des liens étroits avec certains pays du Golfe -bien que parfois peu exemplaires en matière de libertés. Avec à la clé de juteux contrats.
S’agissant de la Russie, il a su s’allier à Angela Merkel pour soutenir les sanctions de la communauté internationale à l’égard de Moscou tout en parrainant les accords de Minsk. En octobre dernier, il tient tête à son homologue russe lui faisant comprendre que sa visite à Paris n’est pas souhaitable tant que son aviation pilonne Alep et que ses diplomates bloquent les résolutions au Conseil de sécurité.
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Crédits photo à la Une : Reuteurs / Michel Euler