Les deux prétendants à l’Elysée s’affrontent toujours quelques jours avant le second tour dans un débat organisé par TF1 et France 2, et aussi diffusé sur les chaînes d’informations et parlementaires. Retour sur un dispositif millimétré en quelques chiffres.
Une tradition depuis 1974. Mis à part en 2002 où Jacques Chirac (RPR) avait refusé le débat face à Jean-Marie Le Pen (FN), les deux finalistes désignés au premier tour s’affrontent durant un débat de plus de deux heures, afin de défendre leurs position sur des thèmes définis au préalable. Ce mercredi à 21 heures, ce sera au tour de Marine Le Pen (FN) et Emmanuel Macron (EM!), un direct très attendu à la suite de cette campagne présidentielle inédite.
2 heures 20
C’est le temps de parole qui sera divisé équitablement entre les deux candidats. La durée du débat pourra être allongée si besoin.
2 chaînes
Une fois n’est pas coutume, TF1 et France 2 se sont vus confier l’organisation du débat. Ce sont d’ailleurs les chefs des services politique de ces deux chaînes qui seront à la présentation. Il sera également diffusé sur les chaînes d’information en continu et sur LCP/Public Sénat.
Un homme et une femme
Un plateau très paritaire au programme, non seulement chez les candidats mais aussi chez les présentateurs. Alors que les deux chaînes avaient planché sur une présentation avec David Pujadas et Gilles Bouleau, elles ont rapidement reçu le véto du CSA et les réticences de l’équipe du candidat d’En Marche, réclamant tous deux un homme et une femme. Ainsi, les candidats seront interrogés par Nathalie Saint-Cricq (France 2) et Christophe Jakubyszyn (TF1).
19 degrés
C’est la température qu’il fera en plateau. Les équipes des deux candidats se sont accordés sur cette température afin d’éviter aux candidats de transpirer.
2 mètres 50
Là aussi, les équipes des candidats doivent s’accorder sur ces détails. La table fera 2 mètres 50 de large. Marine Le Pen sera placée à gauche et Emmanuel Macron à droite : cette fois, c’est un tirage au sort qui a tranché. Marine Le Pen commencera la première et M. Macron aura le mot de la fin, des choix là aussi décidés au hasard
Zéro
Sur demande des candidats, aucun public ne sera admis dans le Studio 107 de la Plaine Saint-Denis afin de conforter l’aspect solennel du moment, où les candidats sont seuls devant les électeurs.
450m²
Le décor de 450m² a été installé ce lundi dans le studio qui avait déjà accueilli le débat d’entre-deux-tours en 2012, tout comme le débat de TF1 opposant les cinq principaux candidats, le 20 mars dernier. Le fond circulaire a été conservé pour donner de la profondeur au studio. Des images floutées de l’Elysée y seront affichées, comme en 2007 et 2012.
20 caméras
14 caméras et 6 de secours seront disposées. Le dispositif est effectivement doublé, de la lumière au son, en passant par l’image. Tout est fait pour éviter les problèmes techniques durant le débat.
Entre 17 et 30 millions
C’est le nombre de téléspectateurs devant les débats depuis 1974. Ils ont toujours été massivement suivis par les Français qui attendent en partie les confrontations et les petites phrases entre les candidats. Le premier, le 10 mai 1974, opposait François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing et a réuni environ 25 millions de téléspectateurs. Ces mêmes candidats s’affrontaient sept ans plus tard devant 30 millions de français. En 1988, le débat entre le président sortant François Mitterrand et « Monsieur le Premier ministre » Jacques Chirac a été suivi également par environ 30 millions de téléspectateurs. En 1995, le duel Lionel Jospin/Jacques Chirac a été le moins bien suivi : 16,78 millions de personnes devant leur écran. Plus récemment, en 2007, ils étaient 20,46 millions et 17,79 millions en 2012
Une douzaine de thèmes
C’est ce qu’ont préparé les journalistes de TF1 et France 2 pour animer ce débat. L’éducation, l’Europe ou la sécurité seront notamment discutés. Nathalie Saint-Cricq insiste, les questions n’ont pas été communiquées aux candidats et l’ordre sera défini au dernier moment.
Autre information parvenue ce mercredi, les plans de coupe seront finalement autorisés lors du débat. Cette technique de réalisation consiste à montrer le visage d’un candidat pendant que l’autre s’exprime, notamment pour déchiffrer ses expressions corporelles. Alors que l’équipe d’Emmanuel Macron était pour, Marine Le Pen a longuement réfléchi avant d’accepter. Depuis 35 ans, l’absence de ces plans de coupe se faisait sentir, notamment lors de la longue anaphore de François Hollande face à Nicolas Sarkozy, que les téléspectateurs n’ont pas pu voir décontenancé, comme l’a décrit le réalisateur Tristan Carné quelques temps plus tard.