Un candidat d’En Marche!, Olivier Serva, avait tenu en 2012 des propos homophobes. Le candidat investi dans la première circonscription de Guadeloupe avait en effet soutenu que le mariage pour tous est « intolérable » et avait jugé l’homosexualité comme étant une « abomination ».
Les propos homophobes tenus par Olivier Serva
Pour lui, « bien sûr [que l’homosexualité] est un péché. La Bible le dit. ». Après les révélations sur le site Street Press sur les propos tenus par le candidat, condamnables pénalement, s’est posée la question de sa candidature au sein du parti.
Néanmoins, pour le président de la Commission nationale d’investiture d’En marche!, Jean-Paul Delevoye, « tout le monde a le droit à l’erreur ». Pour celui-ci, son investiture pourrait ne pas être remise en compte si Serva récusait ses propos tenus cinq ans plus tôt.
De plus, certains marcheurs ont tenu à souligner que le candidat avait tenu des propos ne s’alignant pas dans les valeurs du parti. Tout d’abord dans leur caractère homophobe mais également en empruntant un argument d’ordre religieux alors que la laïcité a une place centrale dans les valeurs d’En Marche!.
La vision d’Olivier Serva menace de plus les projets qu’avait présentés Emmanuel Macron. En effet, celui-ci avait affirmé vouloir s’engager contre l’homophobie ordinaire et souhaitait ouvrir la discussion pour étendre la PMA aux couples de femmes de même sexe.
Aurore Bergé, ex-soutien de Juppé et candidate investie par En Marche! dans les Yvelines, appuie la demande des marcheurs de ne pas investir Serva. Elle affirme en effet « C’est regrettable qu’il ait pu être investi, mais je ne comprends pas qu’il puisse être maintenu. C’est en total désaccord avec nos valeurs. Je préfère avoir une député de moins dans une circonscription qu’un député homophobe.»
Des excuses
Le candidat s’est finalement excusé le 31 mai, assurant qu’il n’est pas homophobe, qu’il a « pleins d’amis homosexuels » et qu’il « respecte le choix de chacun ». Ces propos lui ont également été reprochés. En effet, certains ont jugé qu’ils reflétaient d’eux-même son homophobie étant donné que l’homosexualité n’est pas un choix. Les membres d’En Marche! indignés ont une nouvelle fois adressé une demande au parti pour qu’Olivier Serva ne soit pas investi « aux législatives et pour aucune autre élection ».
La commission d’En Marche tranche
Selon l’AFP (Agence France-Presse), le parti LREM aurait finalement maintenu la candidature du candidat. Ils déclarent en effet : « Suite aux excuses présentées par Olivier Serva relatives aux propos qu’il avait tenus en 2012 – propos qu’il a regrettés et retirés dans un communiqué en date du 31 mai – son investiture a été maintenue ».
La question d’investir des candidats opposés au mariage pour tous s’est également posée avec d’autres candidats. Cela a été le cas pour Aude Bono, candidate dans la 1ère circonscription de l’Aisne. Celle-ci avait assisté à des manifestations anti-mariage pour tous et elle le reconnaît dans son dernier post sur sa page Facebook. Elle se défend cependant en affirmant que : « En 2013, le débat a eu lieu. La loi a été votée. C’est acté. En tant qu’élue et citoyenne, j’ai comme obligation tant juridique que morale de me conformer à la loi de mon pays. Je le répète : si un couple homosexuel se présente demain à moi, en tant qu’officier d’état civil je le marierai sans aucune difficulté. »
Le candidat Vincent Bru était lui aussi opposé au mariage pour tous mais d’après le service communication d’En Marche!, cela n’est pas suffisant pour l’empêcher d’être investi. Ils ont en effet déclaré : «Nous ne communiquons pas sur les conclusions de la commission d’éthique car cela n’a pas vocation à être rendu public, mais elle a constaté, dans le cas de Vincent Bru, que son opposition passée au mariage pour tous n’était pas un élément suffisant pour le désinvestir.»
Il semblerait donc que la commission d’En Marche! juge que l’on peut être investi dans ce parti et aussi être contre le mariage pour tous. Il semblerait même qu’elle ne juge pas incompatible pour un candidat d’avoir tenu des propos homophobes et de se présenter sous leur parti.