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The Loud Republic : « The Loud Republic : « La musique est le langage international de l’émotion » »

The Loud Republic sort aujourd’hui son nouveau titre : Don’t You Say You Love Me. L’occasion de revenir, dans le studio de Radio VL, sur le parcours de ces de Pierre et Maxime, un duo de DJs parisiens qui affirme un style mêlant violons organiques, voix mélancoliques et drop puissants à l’image de la violence émotionnelle véhiculée par les histoires de la vie.

Pouvez-vous nous parler des débuts du groupe ?

Pierre : Avec Max ça fait 11 ans qu’on se connaît. The Loud Republic ça a commencé par une passion commune pour la musique. Je sais que Maxime a commencé la musique plus tôt que moi. Il a commencé le solfège plus tôt, c’est ça ?

Maxime : Totalement, c’était à l’âge de 9 ans. Après il y a eu des cours de musique, j’ai commencé la guitare à 9 ans également avec pas mal de références. Après tout s’est suivi…

Pierre : C’est ça on était meilleurs potes et on avait cet attrait commun pour l’électro. On était passionnés par des groupes comme Swedish House Mafia, c’étaient vraiment des gars qui nous faisaient kiffer et rêver. Donc on s’est dit un jour pour rigoler pourquoi ne pas essayer de devenir DJ, d’apprendre un peu dans notre chambre t tout s’est créé comme ça.

Pour le nom The Loud Republic on cherchait un truc un peu international, quelque chose d’assez fort. Surtout il y avait l’idée de mouvement autour de nous, c’était le plus important. Une idée de vague, on voulait lancer un truc et donc voilà, on a lancé The Loud Republic

Quels sont vos rôles respectifs ?

M : Cette question est assez compliquée puisque pas mal de gens nous la pose et au début ça part vraiment d’une mélodie que je peux trouver et qu’on va poser sur un logiciel.

près on en parle tous les deux pour se dire si c’est bien. Tous les DJ commencent par là : ils prennent une gratte et ils fredonnent quelque chose. Au final, on pose sur un logiciel, on argumente et après on se pose sur un Skype pour savoir sur quoi on va travailler. Par la suite chacun apporte ses idées et on construit quelque chose ensemble, on build le morceau et au final on fait quelque chose de bien, enfin je l’espère.

P : Ce que Maxime dit pas c’est qu’on saoule beaucoup nos voisins puisqu’on met souvent le son un peu fort à des heures très tardives dans la nuit à cause de nos vies d’étudiants le jour.

M : Oui on n’habite pas ensemble donc au niveau de la composition c’est un peu compliqué. On a la chance d’être meilleurs amis pour se joindre assez facilement, de trouver un bon compromis et limite de se poser en studio, que ce soit chez moi avec le piano pour composer tous ensemble.

Vous avez décidé de passer de la house progressive à un autre style… Pourquoi ?

M : On a décidé de changer de registre. Comme Pierrot l’a dit plus tôt, on avait pas mal d’influences avant au niveau de la house progressive. Il y avait une véritable tendance autour de l’électro, la house progressive en France comme on pouvait le voir avec de nombreux festivals.

Pour nous, la house progressive se ressemble énormément sur chaque artiste, il y a pas vraiment la touche spéciale qui différencie un artiste d’un autre. Au final, ce sont les radios qui arrivent à caractériser chaque morceau et nous on voulait vraiment changer pour se faire notre univers, notre musique. On a donc décidé de partir dans la future bass pour produire et donner un message particulieren alliant musique mélancolique orchestrale avec du classique, des violons et des drops assez puissants.

Pouvez-vous nous parler de vos influences respectives ?

P : Avec Max on n’écoute pas que de l’électro, on n’est pas dans le cliché de base mais on aime beaucoup Kavinsky. C’est un mec qui nous a beaucoup inspirés parce qu’il a ajouté du violon dans des productions électro. Récemment on a vu un mec qui s’appelle Thomas Roussel qui a produit pour les Jeux Olympiques. Pareil : c’est un mec assez impressionnant, il a un orchestre avec lui et il ajoute des percus électro.

À titre perso, en ce moment j’écoute pas mal de Ben Howard, j’aime bien tout ce qu’est folk. J’aime beaucoup les textes, le message c’est ce qu’il y a de plus important pour moi. J’écoute un peu de rap aussi : Giorgio, je sais que vous l’avez reçu. C’est un mec qui me touche pas mal.

J’aime beaucoup la réédition de son dernier album, c’est quelqu’un dit dans un de ses textes :  « Comme les promesses qui tombent et les feuilles mortes en automne, j’aimerais vous dire merci d’avoir fait de moi un homme ».

C’est pas du Paul Eluard mais ça me touche énormément. Je voudrais aussi vous parler d’un Belge, R.O, qui fait de la future house extrêmement bien produit. Il a beaucoup de talent, il a sorti un single qui s’appelle Get Home. Je vous conseille de l’écouter.

M : Au niveau de mes inspirations, je placerais à la première place Hans Zimmer. Je suis un grand fan de cinéma. C’est dans l’air du temps, c’est Hans Zimmer qui fait sa place dans le cinéma avec ce côté musique classique, orchestre, énormes prestations en live. Il est d’ailleurs passé il y a a pas longtemps à Paris et je l’ai malheureusement loupé.

Il y a aussi Point Point, qui montent pas mal en ce moment et qui sont dans la future bass, qui nous ressemblent également. C’est recherché, il y a de la mélancolie dans ce qu’ils font, il y a de la puissance au niveau des drops et c’est écrit, très bien produit. C’est très puissant et c’est quelque chose qu’on peut retrouver aussi dans notre musique.

Comment faites-vous pour transmettre votre message ?

P : Dans ce projet qu’on a construit et cet album qui sortira prochainement, dont un premier single le 30 juin, il y a un fil conducteur qui traite complètement de notre histoire à nous, avec Max. Ce sont des histoires très compliqués sentimentalement, on a vraiment voulu raconter ça et pas d’une manière unilatérale, qui n’est pas que triste, que violente. C’est un petit peu un mélange de tout ça.

On a parlé du violon, c’est un peu l’aspect mélancolique de notre histoire qu’on essaye de raconter. Derrière il y a des drops électro et ça représente un peu la violence qu’on a en nous, cette idée de vouloir extérioriser ces choses. Ce sont des choses difficiles qu’on a vécu et on a envie d’en parler à travers la musique.

J’en discutais la dernière fois avec Max, on a une vraie appréhension à l’approche de la sortie de ce projet parce qu’on a commencé par la progressive house, et comme on l’a dit on appréhendait parce qu’il n’y avait pas une vraie identité The Loud Republic à l’époque et aujourd’hui avec la sortie de ce projet on a vraiment l’impression, pas de se mettre à nu, mais l’impression de montrer notre intimité.

Plus que l’appréhension, on se dit aussi ça y est c’est notre projet qui sort, on va raconter notre histoire.

M : Je suis complètement d’accord j’ai rien à ajouter. C’est vraiment parler de nous, se mettre à nu et donner quelque chose de nouveau je pense. C’’était important de se dire à travers The Loud Republic on va se poser, qu’est-ce qu’il fait qu’on va faire quelque chose de nouveau, qui ressemble pas aux autres et qui nous caractérise et qu’on peut sortir sous notre nom. Se donner un nouveau mouvement, une nouvelle mélodie.

Quels sont vos projets après le nouveau single ?

M : On sort notre premier album Don’t You Say You Love Me le 30 juin. On réalise pas trop mais on vient de signer un contrat chez Sony Music France. Notre histoire a commencé il y a quand même 4 ans sous le nom The Loud Republic donc tout est allé très vite.

On est comme des enfants, on réalise pas trop, même maintenant, en se disant qu’on est dans une vraie maison, on est un vrai label, on a une vraie équipe qui nous suit. Les prochains projets, il y a l’EP, une première track puis les différentes tracks qui vont suivre.

On aura une nouvelle sortie en septembre jusqu’à novembre pour compléter l’EP et samedi prochain on a un nouvel évènement avec Radio VL justement, qui se fera au Haras de Jardy donc on sera en live et je pense que ça va être sympa.

P : Effectivement au Haras de Jardy la semaine prochaine on est super motivés, la sortie du single on en a parlé, on appréhende beaucoup, on est content que ça se fasse et contents d’avoir construit un petit écosystème autour de ce projet puisqu’au-delà de la musique, on a vraiment essayés de construire une identité et d’essayer de montrer ce qu’on est.

On est passés par des photographes, un graphiste qu’on remercie, Thomas Dervillez, qui a fait un travail de fou, qui a vraiment compris notre message et aidé à créer cet écosystème, Sony qui nous accompagne : c’est une équipe de passionnés. Ça ne paraît pas comme ça mais dans un tel projet, on est entourés de gens talentueux qui sont là pour nous et qui font partie de l’aventure. Voilà, on voulait les remercier.

Que conseillez-vous aux jeunes qui, comme vous, veulent se lancer dans l’électro ?

M : Très compliquée comme question parce qu’on n’est pas encore au top, on commence à peine notre carrière de DJ donc je pense qu’il y en aura d’autres, avec une plus longue carrière, qui pourraient conseiller ces jeunes. Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il faut se créer une identité, il faut avoir un message à faire passer, une histoire à raconter car la musique est le langage international de l’émotion.

Il faut arriver à avoir cette passion : quand tu fais de la musique, tu as forcément cette passion si tu veux produire et pouvoir donner ce message. Il faut aussi savoir ce que tu fais, même quand tu veux partir dans des délires un peu fous.

P : Je dirais pareil que Max, ça fait très bizarre je pensais pas qu’on me poserait un jour cette question, c’est un peu tôt. Tout est à faire, on a encore énormément de choses devant nous. Ce qu’on a appris, ce qui ressort de ces 4 ans, c’est cette idée d’identité, « soyez vous-même, les autres sont déjà pris » c’est Oscar Wilde qui disait ça.

Au-delà de ça ça peut paraitre un peu banal mais être humble face aux erreurs parce que c’est un milieu dans lequel on rate beaucoup, on est assez déçus de temps en temps, on apprend énormément de choses qui sont pas forcément évidentes. C’est un métier où il faut vraiment bosser, bien s’accrocher. On peut donc parler de persévérance.

M : C’est ça c’est un monde où on apprend énormément, les gens pensent aux festivals, au public, à la scène mais il y a énormément de choses derrière et tout ça demande beaucoup de temps. Dans ce milieu, il ne faut pas être impatient, il faut prendre le temps de produire sa musique, de trouver son style, son identité. C’est important de ne pas se précipiter.

Comment pourriez-vous définir l’autre en un mot ?

M : Pour Pierrot, le mot qui le qualifierait serait le mot inattendu. Sur un live on mixe tous les deux mais même sur un live il y a une préparation, on veut faire un show donc on se retrouve en studio une semaine avant en se demandant ce qu’on peut passer, ce qu’on peut transmettre pour que ce ne soit pas anodin, qu’on n’arrive pas avec nos clés USB.

Je dis inattendu pour Pierrot parce que ça lui arrive même en live de sortir des petites transi sur le coup. A chaque fois on essaye de faire quelque chose de différent, selon le public qu’on a. Inattendu aussi dans la production, quand on est posés sur Skype et que je dois poser un son sur le logiciel, il me trouve une petite idée sympa.

P : Ça fait plaisir cette question, pour toi je vais dire animé. Maxime a vraiment la fibre musicale au sens premier du terme, il est animé par la musique, autant celle qu’il produit que celle qu’il écoute. Tu as cette capacité quand tu produis un morceau à être vraiment dedans à fond, à ressentir ce que tu produis, à vraiment créer des mélodies et à te sentir habité par ce que tu fais.

Quelle est votre meilleure expérience sur scène ?

M : C’était l’année dernière ou il y a deux ans, on a effectué la CCE (croisière edec). Enorme évènement étudiant, c’est un des plus grands lives qu’on ait fait en 4 ans. A notre niveau, se retrouver devant un public de 4 000-4 500 personnes c’est super intimidant, que ce soit pour chaque artiste, chacun te dira qu’il flippe à mort. C’est naturel sinon c’est pas humain je pense.

Quand on est montés sur cette scène et qu’on se retrouve en dessous les platines, je lève la tête et je dis à Pierrot « Mec on a des milliers de personnes devant nous ». c’est super intimidant de se dire ça, on se dit ça y est, on y est, on a des gens qui sont là et qui vont nous écouter donc on va essayer de donner le meilleur de nous. D’être sous ce chapiteau également parce que c’était à Roskof donc endroit insolite mais bien sympa.

Belle expérience, super festival, l’ensemble des étudiants qui étaient là était complètement fous et on a fait un live de folie, je m’en rappellerai toujours et c’était vraiment super.

P : Je suis assez d’accord sur la CCE. Les premières minutes du live on avait un peu de mal à lever la tête, on levait vite fait les yeux mais on regardait tout de suite les platines mais après on s’est lâchés et c’était sympa. Moi il y a d’autres lives où il y avait moins de monde mais qui m’ont bien plu. Je pense à un live d’il y a deux ans au club Haussman.

C’était une soirée où les gens étaient vraiment dans notre délire musical, ils étaient vraiment touchés et receptifs à la musique qu’on passait et au style qu’on avait donné ce soir-là. Il y avait une ambiance assez dingue.

Il y en a une qui m’a beaucoup plu aussi : un truc miteux, une toute petite soirée perdue dans une boîte à Paris avec une piscine au milieu, un truc totalement improbable et on était peut-être 150. Mais il y avait une ambiance comme j’avais jamais vu, c’était complètement fou, ça se jetait de la flotte, c’était incroyable, du jamais vu. Là ma conception de l’humanité avait changé.

M : Quand tu fais pas mal de lives, c’est un peu dur de choisir. Quand tu commences à avoir des problèmes avec la sécurité, là aussi ça devient fou. Quand il y a des gens qui montent sur scène et commencent à foutre le bordel, finalement ça se passe bien. A notre niveau, on n’est pas encore au top du top, on commence seulement notre parcours, on en aura encore de belles à vous raconter d’ici les prochaines semaines, voire les prochaines années peut-être.

Voici le nouveau titre de The Loud Republic : Don’t You Say You Love Me !

Interview réalisée par Hortense Gilliot et Amaury Cottin. Retranscription par Alexandre Manceau.

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