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On a vu pour vous… Carré 35, un documentaire bouleversant

Présenté à Cannes, le documentaire Carré 35 réalisé par le comédien Eric Caravaca n’en finit pas de susciter des réactions bouleversées et enthousiastes.

Mais c’est quoi déjà… Carré 35 ? « Carré 35 est un lieu qui n’a jamais été nommé dans ma famille ; c’est là qu’est enterrée ma sœur aînée, morte à l’âge de trois ans. Cette sœur dont on ne m’a rien dit ou presque, et dont mes parents n’avaient curieusement gardé aucune photographie. C’est pour combler cette absence d’image que j’ai entrepris ce film. Croyant simplement dérouler le fil d’une vie oubliée, j’ai ouvert une porte dérobée sur un vécu que j’ignorais, sur cette mémoire inconsciente qui est en chacun de nous et qui fait ce que nous sommes. »

« Carré 35 est un lieu qui n’a jamais été nommé dans ma famille ; c’est là qu’est enterrée ma sœur aînée, morte à l’âge de trois ans ». De la France au Maroc, le réalisateur tente d’avoir des réponses. Il cherche des pièces d’état civil, tente de retrouver les témoins. La vérité peine à faire surface. Ce documentaire, c’est cette enquête qu’a menée Eric Caravaca pour en savoir plus sur Christine, sa sœur. Petit, il entendait parler de cette fillette, mais toujours en espagnol. La langue qu’employaient les adultes de sa famille « quand ils se réunissaient l’été pour discuter et dire des choses que les enfants ne pouvaient ou ne devaient pas comprendre« . Le réalisateur a longtemps cru qu’il n’avait qu’un frère. Il ne reste en effet aucune photo de Christine. Toutes ont été détruites. Il interroge donc sa mère. Puis c’est à son père qui doit commencer une chimiothérapie de toute urgence qu’il demande de se livrer. Ce dernier lui donne une toute autre version de l’histoire de sa sœur.

Eric Caravaca lie l’histoire de sa famille à l’Histoire, et notamment celle de la décolonisation. Ses parents ont grandi au Maroc qui est alors sous protectorat français. Quand le pays devient indépendant, ils s’installent à Alger. Juillet 1962, l’Algérie devient à son tour indépendante. Ils partent s’installer à Paris. Christine est confiée à une tante à Casablanca où elle décèdera. « Ils ne parlaient jamais de leur vie au Maroc, c’était l’endroit du secret. » Le déni de sa mère concernant la maladie mentale de Christine rejoint le déni des violences de la colonisation française au Maghreb. « Les mécanismes d’oubli, de censure et d’autocensure sont les mêmes« , explique le réalisateur.

Eric Caravaca a repris dans Carré 35 une scène du film Le Passager sorti en 2006. « Je me lève pour aller au fond du couloir où pleure un enfant… et je ferme la porte au lieu d’intervenir. Cette scène résumait toute l’histoire de ma famille de manière inconsciente ». Il y a treize ans, alors qu’il tourne ce film, le réalisateur ne savait en effet encore rien de Christine. Présenté hors compétition lors du 70e festival de Cannes ce film bouleversant redonne à Christine « la vie qui lui a été enlevée« . Eric Caravaca fait vivre au public son enquête menée avec sincérité et retenue.

Eric Caravaca est aussi comédien. En 2000 il reçoit le César du meilleur jeune espoir Masculin pour sa prestation dans le film C’est quoi la vie?  de François Dupeyron. La Chambre des officiers lui vaut une nomination au César du meilleur acteur en 2002. On l’a vu notamment cette année dans Ce qui nous lie de Cédric Klapisch.

Carré 35 de Eric Caravaca – En salles le 1er novembre 2017

A lire aussi : On a vu pour vous Ce qui nous Lie le nouveau film de Cédric Klapisch

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