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Indochine condamne la violence à l’école

College boy, le dernier clip d’Indochine est actuellement dans l’attente de la décision du CSA qui pourrait l’interdire pour les jeunes de moins de 16 ans. Le motif : des images trop violentes. En effet la vidéo montre un jeune garçon subissant les sévices de ses camarades, puis une évolution dans la brutalité allant jusqu’à la mise à mort. Mais si l’intention du groupe est bien de dénoncer cette brutalité, quels sont les moyens utilisés pour faire passer leur message ?

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Voir le clip

La vie en noir et blanc

Le clip est entièrement tourné en noir et blanc, ce qui lui donne un aspect très esthétique. Mais cette absence de couleur permet également de mettre en valeur la souffrance du garçon. Au cinéma le noir et blanc est souvent utilisé pour accentuer la mélancolie et la profondeur d’une scène en permettant de mettre en lumière les ombres. En reprenant ce code, le réalisateur Québécois met l’accent sur la force des images qu’il délivre au public. L’action est d’ailleurs toujours très lente afin que le regard ne se porte que sur les éléments ou les actions importantes comme la bestialité des coups ou des humiliations. Tout ceci renforce la violence visuelle du clip de  Xavier Dolan.

La vitre teintée

Lorsque les camarades de la victime sont témoins de scènes de violence, ils sont représentés un bandeau sur les yeux. Le réalisateur du clip use de cette allégorie pour montrer par l’absurde que tout à chacun est responsable de fermer les yeux et de ne pas agir. Les policiers intervenants à la fin du clip ont eux aussi, ce fameux apparat. Ainsi c’est toute la société, du camarade de classe impuissant à l’adulte armé qui est coupable de son aveuglement face à ce problème majeur qu’est la violence à l’école. Par ces images, on comprend que nous sommes tous impliqués et pas seulement les auteurs des actes vandales. Le clip condamne par ce procédé le silence des spectateurs, c’est-à-dire celui de la société.

La croix et la bannière

Enfin l’image la plus choquante du clip est sans doute le moment où la victime est clouée à une planche de bois avant d’être porté sur une croix où, une fois hissée, ses bourreaux lui tireront dessus à l’arme à feu. Cette emphase de la violence, non sans rappeler le calvaire et l’isolement face à la foule de Jésus-Christ, montre que la limite entre les simples moqueries et le véritable martyr est en fin de compte assez ténue. L’escalade dans la violence, que l’on peut observer tout au long de la vidéo, est représentative de ce que vivent les enfants victimes de ce genre d’humiliation. Le réalisateur montre ainsi qu’il ne faut pas minimiser les petites méchancetés, car si elles peuvent paraître supportables, elles cachent toujours en elles un mal plus profond. Celui de la stigmatisation, de l’isolement et de la barbarie pure et simple.

Certes très brutal, le clip d’Indochine a le mérite de montrer une réalité trop souvent ignoré. Si le but avoué est de dénoncer de tels actes, il existe toutefois un risque, mit en avant par le CSA, de banaliser pour certains spectateurs influençables la violence à l’école. Il y a cependant un point sur lequel tout le monde s’accorde : le clip, très réussi, interpelle et choque. Espérons que cette virtuosité dans la réalisation permettra de sensibiliser un maximum de personnes au problème de la violence à l’école.

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