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Manifestation de soutien à Clément Weill-Raynal

Ce matin, une manifestation de soutien au journaliste de France 3 a eu lieu devant le siège de France Télévisions. Rejoints par des parlementaires, et des journalistes, les rassemblés avaient un message à faire passer : stop au matraquage de la liberté de la presse.

Une trentaine de personnes s’était donnée rendez-vous ce matin devant France Télévisions dans le 15e arrondissement de Paris vers midi pour dénoncer la décision de France 3 d’ouvrir une enquête disciplinaire à l’encontre du journaliste Clément Weill-Raynal auteur de la vidéo du dit « mur des cons » découvert dans les locaux du Syndicat de la Magistrature. La direction de la chaîne avait annoncé qu’elle rendrait la décision à « une éventuelle sanction disciplinaire« , voir d’un licenciement, au terme de l’enquête. Pour les soutiens réunis ce midi, le mis en cause n’est pas le journaliste, mais bel et bien le caméraman, issu également de la chaine du service publique.

Guy Teissier, UMP

Guy Teissier, député UMP des Bouches-du-Rhône.

Des parlementaires de droite comme le député des Bouches-du-Rhône, Guy Teissier (UMP), se sont joints au mouvement de contestation ainsi que Robert Ménard, le fondateur de l’association Reporters sans Frontières qui défend depuis sa création en 2008, la liberté de la presse et la protection des sources journalistiques. Dans ce mouvement de soutien, les personnes réunies ont notamment demandé la destitution de certains des magistrats impliqués. Le Général Schmitt, placardé sur le « Mur des cons », a également livré un témoignage poignant. Pour rappel, Philippe Schmitt est le père de Anne Lorraine, assassinée de 34 coups de couteau alors qu’elle voyageait dans le RER D en 2007. A la suite de cette affaire, Monsieur Schmitt avait notamment critiqué « les libérations irresponsables de violeurs récidivistes et le laxisme de certains juges d’application des peines ». Par sa présence sur ce fameux mur, Philippe Schmitt estime qu’on salit « la mémoire de sa fille« . « Ce sont aussi toutes les familles de victimes qui peuvent ainsi constater le mépris et la haine que ce syndicat de magistrats éprouve à leur égard ». Le général a assuré avoir déjà porté plainte.

o-MUR-DES-CONS-facebookDévoilée au grand jour par le site Atlantico, la découverte a fait grincer des dents à droite. Sur le mur figurait par exemple Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, ou encore Eric Zemmour. Un pèle-mêle de journalistes, intellectuels et politiques (essentiellement de droite) pris pour cible et mis au bûcher par le Syndicat de la Magistrature au beau milieu de la salle principale du local syndical. Autre facteur aggravant, certaines photos se retrouvent surmontées d’un autocollant Front National à l’image de Brice Hortefeux, renommé « L’homme de Vichy« .

Le Syndicat de la Magistrature s’est défendu en disant que ce mur n’aurait pas du être rendu public. « Ce que nous regrettons, c’est qu’il y ait un amalgame entre cet affichage, qui n’est rien d’autre qu’un mouvement d’humeur à un moment donné, et les combats que nous menons » témoignait la secrétaire générale du syndicat Sophie Combes la semaine dernière à l’agence Reuters. Elle a également dénoncé un travail de « décrédibilisation » à l’heure où la gauche va mal, et se retrouve attaquée par « un site de droite« .

Les réactions sont nombreuses et variées mais pour la majorité des soutiens présents, la liberté de la presse doit être protégée, et le travail du journaliste Clément Weill-Raynal sacralisé. A l’image du travail récent de Mediapart dans l’affaire Cahuzac, le journalisme d’investigation est de plus en plus critiqué en France. Affligeant, tant les Français doivent savoir ce qu’il se passe derrière les murs, dans les sous sols de la démocratie, ici bafouée. Déjà critiqué pour son travail dans l’affaire de la deuxième intifada de Gaza en 2000, Clément Weill-Raynal est un journaliste qui fait son boulot. Aussi rare pour le signaler, ce travail d’investigation d’un « pauvre chroniqueur judiciaire » comme il se définit met en lumière l’envers du décors, et c’est ce qu’on doit attendre d’un journaliste honnête.

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