France Info publie ce vendredi 23 février une étude réalisée par l’Ifop sur les violences sexuelles, pour la Fondation Jean-Jaurès . Parmi les femmes interrogées, 43% affirment avoir subi des caresses ou des attouchements sexuels sans consentement et 12% déclarent avoir été victimes de viol.
58% disent avoir été victimes de comportements déplacés
Ce sont des chiffres choquants que révèle aujourd’hui une étude sur les violences sexuelles réalisée début février par l’institut Ifop et publiée par France Info. Sur 2 167 femmes représentatives de la population féminine (âge, profession de la personne interviewée) de 18 ans et plus : 58% disent avoir été victimes de comportements déplacés, 50% d’insultes ou de remarques sexistes, 45% de gestes grossiers à connotation sexuelle, 43% de caresses ou d’attouchements à caractère sexuel sans consentement, 29% de messages pornographiques par mails ou SMS et pour finir, 12% d’un (voire plusieurs) viol.
Préjugés sur les agresseurs
En tenant compte de la marge d’erreur du sondage, entre 78% et 88%, ont affirmé qu’elles connaissaient leur agresseur. Dans la plupart des cas, l’agresseur est un proche de la victime tel le conjoint ou un membre de la famille. Dans 36% à 48% des situations, le viol a d’ailleurs lieu au domicile de la victime. Interrogé par France Info, le coordinateur de l’étude Michel Debout (psychiatre), a fait part de sa volonté d’ouvrir les yeux de la population sur les préjugés concernant les agresseurs, notamment depuis l’affaire Weinstein : « Depuis le début de cette affaire, on a l’impression que l’auteur, c’est un individu à l’extérieur de la vie de ces personnes, plein de pouvoir. Certes, ils existent et il faut les dénoncer, mais il ne faut pas que cela cache la réalité d’un phénomène qui est celui d’une vie familiale et quotidienne »,a-t-il précisé.
11 à 19% des victimes ont porté plainte
Malgré une libération de la parole des femmes sans précédent concernant les agressions sexuelles, l’étude révèle également que le dépôt de plainte après un viol reste très minoritaire : seules 11 à 19% des victimes déclarent l’avoir fait. 56 à 68% des femmes ont déclaré ne pas en avoir parlé à un proche tandis que 64 à 74% ont confié ne pas avoir vu de médecin ou spécialiste. « Les femmes n’en parlent pas, mais les médecins ne sont pas aussi formés à entendre cette parole », a précisé la sociologue Alice Debauche à France Info. La conséquence ? entre 32% et 44% des femmes violées ont eu des pensées suicidaires, et entre 16% et 27% d’entre elles ont essayé de passer à l’acte.