Ce 1er juillet, Andrés Manuel López Obrador, dit « AMLO », est devenu le nouveau chef d’Etat du Mexique. Avec 53,5% des suffrages, le candidat de gauche laisse loin derrière lui ses adversaires, et offre une victoire historique à son parti, le Morena. Avec pour principal objectif la lutte anticorruption, l’ancien maire de Mexico s’engage à « chasser la mafia du pouvoir. » Voici le décryptage en 5 points pour bien comprendre son élection.
Qui est « AMLO » ?
Il avait déjà tenté de rentrer au palais présidentiel lors des deux dernières élections en 2006 et 2012. Mais, il est arrivé à chaque fois en deuxième position. Rodé en politique, il fonde en 2012 son parti de gauche : le Morena [Mouvement de régénération national]. Il passe par l’Institut des peuples indigènes, avant de se tourner vers Mexico, dont il devient le maire, de 2002 à 2005. Il incarne aujourd’hui l’image de l’homme anticorruption et antisystème.
Quelles idées a-t-il pour son pays ?
Lorsqu’il prendra les rênes du pouvoir le 1er décembre, succédant alors au très impopulaire Enrique Pena Nieto, il aura de nombreuses tâches à accomplir. Et une des premières inscrites dans son agenda, c’est rétablir la sécurité en trois ans, au sein du 2ème pays le plus dangereux au monde. Le nouveau président compte aussi augmenter les salaires et les retraites, baisser le prix de l’essence, et surtout, combattre de toute force la corruption qui gangrène le pays depuis des dizaines d’années.
Pourquoi est-ce une victoire « historique » ?
Depuis 1929, les partis conservateurs se succèdent au pouvoir. Pour la première fois, la gauche remporte la présidentielle. Même son adversaire, Ricardo Anaya, du Parti action nationale, a félicité en public le « triomphe » de la gauche. Pour le politologue Jesus Marquez, cette élection est un réel « ouragan national ».
Comment s’est déroulée la campagne ?
145 personnalités politiques tuées. 48 d’entre elles étaient des candidats au premier tour. Voici l’ambiance de cette élection présidentielle. Pour comparaison, « seulement » 9 hommes politiques ont été assassinés au précédent scrutin en 2012. La plupart de ces meurtres visent des élus locaux, souvent situés dans des zones rurales, où les cartels de la drogue et autres mafias dominent le territoire. Mais au-delà des politiques, ce sont aussi les électeurs qui sont pris pour cible : le jour du vote, quatre militants sont abattus alors qu’ils se rendent aux urnes. Outre la violence, on ne compte pas moins de 10 000 bulletins de vote volés dans l’Etat de Tabasco.
Trump dans l’histoire ?
Etats-Unis / Mexique : deux pays limitrophes qui maintiennent des relations assez tendues depuis plusieurs mois. La cause ? Donald Trump souhaite ériger un mur sur les 3 000km le long de la frontière pour stopper l’immigration clandestine. Mais le président américain se dit désormais « prêt à coopérer » avec le nouveau chef d’Etat mexicain. Et vice-versa : AMLO, lui aussi, déclare le soir de sa victoire, vouloir entamer une relation « d’amitié et de coopération » avec les Etats-Unis.