Une vocation bien définie pour le festival d’Avignon
Dans la Grèce antique, les plébéiens recevaient un défraiement, incitation économique pour qu’ils assistent aux représentations théâtrales. Puis, pendant longtemps encore, les comédiens jouaient sur les places devant les églises qui pouvaient accueillir n’importe quel public. Aujourd’hui en 2018, le plus grand festival de théâtre du monde, à Avignon, réaffirme la vocation populaire du théâtre (rappelons que Jean Vilar a créé le festival en 1947 pour rafraîchir un art qui « s’étiole dans des salons »). Olivier Py, le directeur du festival, reste effectivement dans cette lignée du théâtre populaire en voulant « s’adresser aux singularités », pour recréer un collectif englobant.
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En témoigne le choix de l’affiche pour 2018:
Trois clés, symbole de la ville, sur fond d’une peinture de Claire Tabouret, qui représente des portraits d’enfants aux expressions graves. Cela fait penser à une photo de classe, où l’on peut saisir le thème de l’identité collective. L’affiche illustre la volonté de faire des salles de théâtres, des lieux où tout le monde se rencontre. Olivier Py interprète l’expression de ces visages d’enfants, en leur faisant poser la question de «ce que nous faisons de l’avenir et du monde ». C’est une question qui unifie les spectateurs dans leur statut de contemporains d’une même époque.
La diversité des thèmes, des genres et des mises en scène montrent aussi que le festival s’adresse au public le plus large possible. On y trouve des pièces adaptées aux jeunes publics, aux amateurs d’improvisations ou de grands classiques. Ou des pièces plus sérieuses mêlant humour critique et essais politiques, ou encore des spectacles chorégraphiques.
Le festival en chiffre: http://www.festival-avignon.com/fr/le-projet-artistique
Le challenge d’un théâtre qui se veut démocratisé
Maintenant, la renommée du festival est telle que les entrées sont en moyenne à 16 euros plein tarif pour le off (prix de location des salles oblige). Il faut donc prévoir un certain budget… Le théâtre est il devenu un bien culturel cher ? Certains peuvent penser à la possibilité d’un e-festival, pour pallier à la constance du nombre de spectateurs depuis 50ans et élargir davantage l’accès au théâtre. Mais cela condamne l’intérêt du spectacle vivant du même coup. Un e-festival réintroduirait le quatrième mur que le théâtre a réussi à briser entre les comédiens et le public.
En attendant, on conseille une carte d’abonnement aux plus motivés pour Juillet prochain (réduction de moins 30% sur toutes les pièces du off).