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Plagiat musical: zoom sur le mystère Daft Punk

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » La loi de conservation de la matière s’applique bien au domaine de la musique. Il serait en effet ridicule d’imaginer un musicien jurant ne pas être inspiré de ses semblables, surtout de nos jours. Et pourtant, en 2009, les Black Eyed Peas sont accusés d’avoir plagié la petite Phoenix Phenom et son Boom Boom Dynamite dans leur Boom Boom PowBoom, Boom… Badaboom. Voilà une erreur qui coûtera 1,2 millions de dollars au groupe… pour un hit planétaire, tout de même. Etrange, car la similarité des deux morceaux n’est pas si évidente. Un exemple parmi d’autres, qui remet en question le plagiat musical, et bien plus encore. Posons alors la question légitime qui brûle nos lèvres : quand n’est-il du plagiat dans l’univers des maîtres de la French Touch?

Discovery ou Very Disco ?

Le second album des Daft Punks est largement inspiré d’artistes des années 80. Est-ce pour nous faire découvrir des classiques ? Suivre les règles de la musique électronique?En effet, le principe de la musique Dance est d’utiliser des « samples ». En échantillonnant des sons piochés dans de vieux vinyles, on compose des nouveaux morceaux. Les faits maintenant: 1. Aerodynamic est inspiré de Il Macquillage Lady de Sister Sledge ; 2. Superheroes du Who’s been Sleeping in my bed de Barry Manilow ; 3. High Life du Break Down for Love de Tavares ; 4. Short Circus de the Ballad of Dorothy Parker de Prince ; 5. Veridis Quo de Supernature de Cerrone ; 6. Too Long de First Come de First Serve de Rose Royce. Et on l’affirmera sans honte. Car il a fallu beaucoup d’imagination et de talent aux deux robots pour en faire des tubes planétaires. Alors que ces samples semblent rester sagement utilisés, d’autres n’ont pas été passé à la Daft moulinette… du tout.

1. Harder, Better, Faster, Stronger : Cola Bottle Baby d’ Edwin Birdsong 

2. Crescendolls : Can You Imagine? de Little Anthony and The Imperials 

http://www.youtube.com/watch?v=9JgarPR54zs

3. Digital Love : I Love You More de George Duke 

4. One More Time : More Spell on You d’Eddie Johns

5. Face to Face : Evil Woman d’ ELO

6. « Robot Rock »: Breakwater’s du groupe « Release The Beast »

Humans after all

Personne n’est parfait, mais là, ne serait-ce pas exagérer? Ou sortir la carte du « fair use » ? Ce terme américain, que l’on pourrait traduire par ‘usage loyal’ ou ‘usage raisonnable’, autorise l’utilisation d’un travail créatif sans (pour autant) acheter les droits d’auteurs. Tentant à la fois de prendre en compte les intérêts des bénéficiaires des droits et l’intérêt public, il est difficile de juger de son application. Justement, les Daft Punk auraient utilisé un total de 54 samples, dont les noms des auteurs ne sont pas (systématiquement) imprimés sur les pochettes d’albums. Et pas une seule plainte. Chanceux, les robots.

 

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