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Cash Investigation part à la pêche au thon

Elise Lucet et les équipes de Cash Investigation s’attaquent à la pêche industrielle et notamment à ses grands groupes comme Petit Navire. Le documentaire sera diffusé mardi 5 février sur France 2. Il dénonce la surpêche, le gaspillage et l’inégalité entre les pêcheurs locaux et les gros industriels.

Vous êtes peut-être adepte du thon dans les salades, dans les pattes ou dans les sandwichs … Elise Lucet s’est penchée sur l’amour qui existe entre le thon et les Français. Selon une étude, 8 Français sur 10 possèdent une boîte de conserve de thon dans leur placard.

Le commerce de ce poisson représentait en 2018 un chiffre d’affaires de 33 milliards d’euros, soit cinq millions de thons pêchés en un an. En quarante ans, la surpêche aurait occasionné la perte de la moitié des poissons dans l’océan.

« Le stock va se reconstituer »

Situé aux Seychelles, Victoria est le premier port pêchant le plus de thons dans l’Océan Indien. Les thoniers ont quitté la Bretagne pour y accoster. Les équipes de Cash Investigation ont pu monter dans l’un de ces bateaux Français. Les marins partent environ deux mois et récoltent 1 700 tonnes de thon, ce sont des Albacores. Normalement, il est interdit d’exploiter des poissons qui ne se sont pas reproduits au moins une fois. Pourtant la majorité de ceux qui sont pêchés sont juvéniles car ils mesurent à peine 50 cm (un thon mesure en moyenne trois mètres). En continuant la pêche de jeunes poissons, les pêcheurs diminuent la reproduction de cette espèce. Yvon Riva est le président d’Orthongel, son entreprise possède une grande partie des thoniers Français aux Seychelles. Selon lui, « le stock va se reconstituer », le thon « n’est pas menacé mais surexploité ». Mais quand on exploite une espèce trop longtemps elle finit par disparaître.

Les Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP)

Un DCP est un tas de bois qui attire les poissons. Les thoniers partent à la pêche avec un navire de soutien qui largue environ deux cents DCP en cinquante jours. Ainsi la pêche devient plus rentable pour les industriels. Ils installent des sondes qui estiment le nombre de poissons autour du DCP. En fonction du chiffre, les industriels choisissent si c’est rentable pour eux de s’arrêter. Malheureusement ces DCP n’attirent pas que des thons. Un grand nombre de requins en voie de disparitions sont attrapés pour être ensuite relâchés. Ils meurent peu de temps après.

Les DCP ne sont pas uniquement nuisibles pour les espèces maritimes et ils ne sont pas biodégradables. La plupart disparaissent et finissent par s’échouer sur les plages. Le président d’Orthongel, « le regrette », « nous n’avons pas les moyens de ramasser ces DCP » ajoute-il.

 

Dans cette émission Cash Investigation ne s’arrête pas seulement aux Seychelles. Les équipes poursuivent leur enquête à Sète où le clan Avallone possède 1/3 des quotas de la pêche au thon rouge, un vrai business. Ils s’envolent également pour Bruxelles où ils ont tenté d’interroger le commissaire européen aux Affaires Maritimes et à la Pêche. Pourquoi les cinq millions d’euros de l’Union-Européenne pour les pêcheurs locaux Seychellois reviennent aux gros industriels ? Réponse demain soir.

Lire aussi : Un poisson réputé mangeur de testicules repêché dans la Seine

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