Le média « Disclose » a dévoilé récemment un rapport secret-défense présentant les différents emplois d’armes vendues par la France et utilisées au Yémen depuis 2015. La DGSI convoque alors trois journalistes.
Une enquête est ouverte
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale » suite à l’envoi d’une note classée « confidentiel-défense ». Cette note fait référence à l’utilisation d’armes françaises au Yémen. Elle met en avant les armes vendues par la France, utilisées par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis au Yémen. La guerre y règne depuis 2015.
Trois journalistes qui auraient révélé ces informations sont convoqués mi-mai par la DGSI. Les rédactions de « Disclose » et de ses partenaires ont réagi dans un communiqué de presse :
« Les documents confidentiels révélés par Disclose et ses partenaires présentent un intérêt public majeur. Celui de porter à la connaissance des citoyens et de leurs représentants ce que le gouvernement a voulu dissimuler »
Les limites du secret défense
Le secret de la défense nationale repose sur un régime de protection pénale. Il s’agit d’une organisation assurant la protection des données et des informations. Ainsi, cette préservation du secret de la défense nationale est placée sous le contrôle du pouvoir exécutif en France.
Cependant, pour certains, ce fonctionnement ne respecte aucunement le principe d’indépendance attribué à la Commission. Il favoriserait le contrôle unique de l’Etat qui devient à la fois juge et partie dans toutes les affaires le concernant.
Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France s’est exprimée : Paris «se cache trop derrière ce secret-défense. La transparence devrait être enfin de mise. L’argument du secret-défense ne peut plus suffire. Nous sommes pour la protection des lanceurs d’alerte quand l’intérêt général est en cause, et là, c’est largement le cas.»
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