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Quand McDo US jalouse McDo France…

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À New-York, c’est la crise. Près de 400 employés de 60 restaurants McDonald’s, Wendy’s, KFC et Burger King se sont mis à faire grève lundi à New York. Et le roi du fast-food, McDonald’s, est en première ligne. Et même si ce chiffre paraît bien dérisoire quand on sait que les nombreux restaurants de la ville comptent 50 000 employés, le mouvement reste important et le nombre de grévistes a doublé par rapport à la précédente grève de novembre dernier. Une crise que ne connaît pas McDonald’s France. Explications.

Les employés des fast-foods new-yorkais ont fait grève lundi pour protester contre leurs conditions de travail et demander des hausses de salaires, rapporte CBS News. Les restaurants McDonald’s, Burger King et Wendy’s de la ville étaient notamment touchés.

Et McDonald’s, le chouchou des consommateurs de burgers, est le plus touché par cette crise. Que ce soit en raison des conséquences sur la santé – l’obésité en ligne de mire – ou des rémunérations, McDonald’s se retrouve souvent la cible d’accusations proférées aussi bien par des clients que par des associations. Mais une difficulté supplémentaire est récemment venue s’ajouter : la mauvaise santé de l’entreprise au niveau mondial. En effet, depuis 2011, THE fast-food doit faire face à la concurrence et notamment à l’implantation majoritaire de la chaîne de sandwiches Subway à travers le monde. Rapidement donc McDonald’s en a subit les conséquences économique et annonçait en 2012, pour la première fois depuis dix ans, des chiffres à la baisse. Mais cette semaine, alors que les employés américains pourraient bien se rebeller en masse, un porte-parole de McDonald’s Etats-Unis, se voulant rassurant, a déclaré : « Nous avons récemment renforcé nos engagements pour plus de durabilité en ce qui concerne le poisson et le café et nous continuons d’offrir une variété de formations et d’opportunités professionnelles aux employés qui veulent devenir managers ». Oui mais est-ce suffisant ? En France en tout cas, le groupe a mis les bouchées double cette année afin d’inverser la tendance.

Autre son de cloche Outre-Atlantique

« La chaîne de fast-food va investir 200 millions d’euros en France cette année », annonçait le 15 avril dernier le président de la filiale française du groupe américain, Jean-Pierre Petit, dans une interview au Parisien-Aujourd’hui en France. Il précisait alors que cent dix millions d’euros seront injectés directement dans l’ouverture d’une quarantaine de restaurants supplémentaires. Quatre-vingt-dix autres millions serviront à la rénovation de points de vente déjà existants. Des investissements qui pourraient bien rendre jaloux les grévistes new-yorkais. Car ici, le groupe américain, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros en 2011, prévoit de recruter 3 000 nouveaux salariés pour faire face à ce nouvel essor. « En tenant compte du turnover, cela représente plus de 40.000 recrutements, ce qui fait de nous le premier recruteur de France », fait valoir Jean-Pierre Petit.

Toute une histoire

En France, on peut parler de véritable « success story » pour le roi du burger américain McDonald’s. Implantée en France depuis 1979, la chaîne compte aujourd’hui plus de 1200 restaurants dont 276 franchisés répartis dans 840 communes. Chaque jour, ce sont 1,7 millions de repas qui sont servis aux Français. Un véritable empire qui revient de loin. En effet, l’histoire de McDonald’s France est assez mouvementée.

En 1999, José Bové joue les troubles fête et dénonce le manque de sécurité sanitaire du fast-food préféré des Français. Le désormais célèbre magasin de Millau sera d’ailleurs détruit. En réaction, McDonald’s réagit et une campagne de pub est lancée visant à expliquer la provenance des produits. En 2004, c’est un film qui remettra la malbouffe américaine sur le devant de la scène. Intitulé « Super Size Me », le documentaire relate l’histoire d’un homme, Morgan Spurlock, qui a pris 11 kilos après n’avoir mangé que les produits de la chaîne de restaurants pendant un mois. Le débat est relancé, l’opinion publique se retourne contre McDonald’s France.

La filiale française doit trouver une sortie de crise. En pleine tourmente, elle lance le « menu salade » en 2004, suivront les fruits frais, les eaux minérales, et l’affichage du nombre de calories par menu. McDonald’s consacrera 37 millions d’euros pour communiquer uniquement sur la santé sur un budget de 148 millions d’euros. En 2008, le calme revient finalement, le pari est gagné. « Ceux qui vont chez McDonald’s le font en toute conscience, ils savent qu’il ne faut pas en abuser mais ils y vont pour le plaisir et le prix », explique Frédéric Fréry, professeur de stratégie à ESCP-EAP(Ecole supérieure de commerce de Paris). La malbouffe a donc de beaux jours devant elle dans notre pays, pourtant fer de lance de la gastronomie.

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