Un véritable coup d’éclat salle Pleyel ce Jeudi 12 septembre !
Paavo Järvi donne le ton de l’exigence et de la qualité pour la saison à venir. Le programme paraissait très ambitieux et ne présentait pas les œuvres les plus simples du répertoire classique. En première partie nous avons découvert une composition originale du musicien libanais El-Khoury, intitulée « Orages, ouverture de concert pour orchestre, op.13 ».
Je pensais écrire cet article pour louer l’interprétation fantastique du « Concerto n°2 » de Prokofiev par Janine Jansen, ainsi que la direction remarquable de Järvi pour le « Carmina Burana » de Orff (et les chanteurs talentueux qui l’ont majestueusement récité). Il n’existe pas de mot suffisamment puissant pour qualifier l’émotion transmise par ces plus de 150 musiciens à la salle. La dernière fois que j’ai été aussi émue j’écoutais la version enregistrée du « Requiem » de Verdi dirigé par Herbert Von Karajan.
Quant au violon de Janine Jansen, il est comme un soupir qui tantôt exprime la souffrance, la langueur tantôt l’extase et la délectation. Sur scène elle est de sa psyché à son corps tout entier, une des manifestations les plus probantes du génie sensible, mêlé à la virtuosité.
J’ai eu un coup de cœur pour la pièce de Bechara El-Khoury. Le nom « Orages, ouverture de concert pour orchestre » est explicite, chaque instrument paraît murement étudié pour retranscrire de manière assourdissante le tonnerre, puis la pluie larmoyante. Grâce aux cordes. Rien n’est de trop depuis l’ouverture des percussions tonitruantes jusqu’à la mise en tension rappelant celle de « Psychose » soutenue par les cordes. Une révélation de grande qualité cette année qui change de certaines pièces dodécaphoniques, dont on a parfois du mal à percevoir la cohérence.
Victoire Chevreul.