L’équipe de France de basket a réalisé un gros coup hier soir, à Ljubjana, la capitale slovène, en remportant son tout premier Euro de basket, après deux finales malheureuses, en 2011 et… 1949. Malgré les nombreuses absences de cadres, les Bleus ont su dépasser leurs carences montrées en phases de poule, et faire preuve d’une formidable cohésion.
Personne ne les donnait vainqueurs. Décimés par les blessures (l’équipe de France est l’équipe qui compte le plus de forfaits de toutes, cinq au total), vacillants en phase de poule, voire inquiétants, les Bleus ont fait peur. Manque de communication entre les joueurs et avec l’entraîneur, maladresse, fébrilité ; la défaite inaugurale contre la modeste Allemagne, éliminée dès le 1e tour par la suite, a clairement fait tache.
- PARKER, CE HÉROS
Les défaites suivantes contre la Lituanie et la Serbie, toutes deux au 2e tour, ont fait penser que les Bleus faisaient preuve de suffisance, eux à qui il manquait une seule victoire pour voir les ¼ de Finale. Ce ne fut donc pas du tout le cas : la preuve par un match cadenassé et dominé quand il le fallait face aux Espagnols en ½ finale, et une Finale survolée contre la Lituanie. Les hommes de Vincent Collet, qui vient tout juste de rempiler jusqu’en 2016, nous ont tous bluffé.
Mais celui qui nous a le plus bluffé, et pas que nous on pense, c’est TP. Dans son équipe, c’est le plus petit. Nous parlons là en termes de taille, évidemment. Car Tony Parker est bien le leader incontesté de l’équipe de France depuis maintenant 13 ans. Ses statistiques sont éloquentes : 66 matches NBA en 2012-2013, pour une moyenne de plus de 20 points par match. On ne va pas toutes les faire, mais l’une après l’autre, on va d’admiration en admiration. Avec les Bleus, il a réalisé un Euro parfait : meilleur marqueur, 7e meilleur passeur, il a permis à la France de réaliser la meilleure marque de l’Euro sur un match (102 points contre la Lettonie, dont 23 points de Parker). Mais le principal exploit, c’est loin de toutes ces statistiques : il a donné le titre à la France.
Né en Belgique d’une mère néerlandaise et d’un père américain, ayant réalisé l’essentiel de sa carrière aux États-Unis (sauf un passage à l’ASVEL en 2010-2011, dont il est actionnaire), Tony Parker n’a pourtant à priori rien à voir avec la France. Et pourtant, même si la comparaison est facile, il est aussi indispensable à ses coéquipiers que Zidane aux Bleus du football. Quand on voit ce que nos footballeurs sont devenus depuis le départ de ZZ, on peut s’inquiéter du futur des Bleus du basket après Parker, qui va sur ses 32 ans. Mais aujourd’hui, nous avons bien à savourer, à admirer cette belle équipe qui véhicule formidablement bien les valeurs du sport, en dépit d’une médiatisation encore insuffisante.
