L’enquête réalisée par Associated Press et révélée ce lundi 29 juin, accuse le gouvernement chinois de stériliser de force le peuple des Ouïghours.
Les Ouïghours, une minorité musulmane sunnite et d’origine turcophone vivant en Chine, seraient victimes d’une politique délibérée du gouvernement chinois visant à réduire leur natalité. Déjà, en novembre 2019, le New York Times avait révélé un rapport secret, alertant au sujet des oppressions que subissent les Ouïghours. La Chine a conçu ce qu’elle appelle des « centres de rééducation politique » réservés à cette minorité, au nom de la lutte anti-terroriste.
Les femmes Ouïghours sont systématiquement stérilisées de force, a révélé une enquête d’Associated Press ce lundi 29 juin. Lorsqu’elles sont enceintes, elles n’ont pas d’autre choix que d’avorter. Adoptées dans l’objectif d’éradiquer le peuple Ouïghour, ces actions ont conduit à une baisse de leur natalité de 24% au cours de l’année 2019. Ces stérilisations et avortements sont réalisés à l’entrée des camps de concentration. Les femmes sont aussi séparées de leurs enfants et bien souvent, ces derniers disparaissent.
Un peuple opprimé par le gouvernement chinois
Près de la moitié des habitants de la région Xinjiang, située dans le nord-ouest de la Chine est issue de cette minorité.
Après les révélations du New York Times, un long silence a suivi avant que la France n’appelle le pays a cesser « la détention arbitraire de masse » de ce peuple. En décembre 2019, les habitants d’Hong Kong avaient manifesté leur soutien à ce peuple. Mais aujourd’hui encore, les Ouïghours vivent un calvaire au quotidien. Plus d’un million de Ouïghours seraient internés dans des camps de concentration chinois renommés « camps de la honte« .
Depuis des semaines, des vidéos alarmantes sont relayées sur les réseaux sociaux afin de prévenir et que justice soit rendue. Mesut Özil, joueur d’arsenal d’origine turque, a lui aussi tenu à faire entendre sa voix et apporter son soutien sur Twitter. La Chine avait alors riposté en interdisant la diffusion du dernier match d’Arsenal dans le pays.
L’association Amnesty International a recueilli certains de leurs témoignages qui révèlent l’oppression qu’ils subissent, même lorsqu’ils ont quitté la Chine. Cette « campagne d’intimidation » prouve qu’« ils ils ne sont pas en sécurité. Le gouvernement chinois trouvera le moyen de les atteindre, de les intimider et, finalement, tentera de les ramener vers un sort bien sinistre – y compris en faisant pression sur d’autres gouvernements pour qu’ils les expulsent. »
Crédits : Crédits : Emmanuel Dunand – AFP