Alors que la Star Academy bat son plein, on s’est replongé dans le biopic de Grégory Lemarchal, « Pourquoi je vis ».
C’est quoi Pourquoi je vis ? Décembre 2004, Paris, Gregory Lemarchal remporte la Star Academy en direct devant plus de dix millions de personnes qui communient avec lui.
Printemps 1985, Pierre et Laurence Lemarchal découvrent que leur enfant est atteint d’une maladie incurable, la mucoviscidose… Entre les deux, c’est l’histoire d’un gamin pas comme les autres, l’histoire d’une voix, d’une présence, d’un supplément d’âme, d’un combat de chaque instant.
Entre les deux, c’est l’histoire de Gregory qui s’écrit à la première personne.
Le difficile exercice du biopic
Avec Pourquoi je vis, TF1 s’engouffre dans un difficile exercice, celui du biopic. S’il on excepte les récits de personnalités historiques (de Papillon à Mesrine en passant par Jeanne d’Arc et tant d’autres), le biopic de stars françaises n’est pas un exercice facile et donc pas très répandu. Surtout recensés au cinéma, on peut citer des La Môme, Cloclo, Gainsbourg une vie héroïque ou encore Dalida, Coluche : L’histoire d’un mec. Avec celui-ci, TF1 s’essaye à celui plus « casse-gueule » d’une personnalité issue d’un télé-crochet et devenue star à part entière : Grégory Lemarchal.
Au regard des autres noms cités plus haut, certaines mauvaises langues se demanderont au nom de quoi le fait de raconter sa vie dans un film se justifie. Mais au delà du talent indéniable du jeune homme, de sa voix puissante capable de bouleverser celles et ceux qui l’écoutent, c’est bien son histoire si singulière qui permet à elle seule de justifier cette fiction qui rend non seulement hommage à la détermination sans faille d’un jeune homme qui veut seulement vivre normalement, mais aussi de ses parents et ses proches qui ont été derrière lui jusqu’au bout. Reste une question : le film évite-t-il les écueils traditionnels du biopic ?
Pourquoi je vis : « Il devient lui »
Le film démarre, comme souvent dans un biopic, par une prestation, ici c’est cette incroyable interprétation de Grégory Lemarchal à la Star Ac. C’est incontestablement cette performance vocale qui le propulse dans la cours des grands. Pour l’occasion, le plateau de la Star Ac a été reconstitué et Nikos Aliagas reprend son rôle de maître de cérémonie (très belle réussite des équipes de déco – aussi dans leur travail sur le Château – même si, on leur pardonnera, l’orchestre symphonique n’est pas de retour). Dès les premières minutes, on ne peut qu’être saisi et bouleversé par la prestation incroyable de Mickael Lumière qui ne se contente pas de jouer Grégory, il le devient littéralement. C’est bluffant, saisissant mais le sentiment de voir « renaître » Grégory sous nos yeux est aussi perturbant (on ne peut qu’imaginer ce que ça doit être pour la famille du jeune homme). Sa performance durant le film nous rappelle celle de Jeremy Rénier dans Cloclo tant les deux acteurs sont indissociables de leur alter ego.
L’une des chansons de Grégory Lemarchal s’appelait « Je deviens moi« , pour la plagier, on dira qu’il devient lui.
« J’ai revisionné toutes les émissions de la Star Academy. Je me suis inspiré de sa spontanéité, de sa gestuelle sur scène, de ses expressions, de son humour… »
Mickaël Lumière
A ses côtés, Arnaud Ducret et Odile Vuillemin sont tout aussi excellents dans les rôles de Pierre et Laurence Lemarchal, avec une mention spéciale à Odile Vuillemin qui a fait un travail remarquable, tant dans le jeu que physiquement pour se glisser dans les pas de cette femme qui n’a eu de cesse de se battre pour son fils. On regrettera en revanche que Lou Gala (dans le rôle de la sœur de Gregory, Leslie) ne soit pas plus exploitée. La comédienne, excellente, n’a que peu d’occasions de s’exprimer. Dommage car son livre Mon frère, l’Artiste est cité comme source d’adaptation du film.
Mais on peut facilement trouver une raison très simple : comme beaucoup de biopics, Pourquoi je vis fait le choix de couvrir non pas un moment de vie, mais une vie dans son ensemble, il ne peut ainsi éviter les sauts de puce dans le temps nécessaires mais qui par moment, nous font passer à côté de moments que l’on voudrait mieux saisir. Ainsi, la très belle histoire d’amour entre Grégory et Karine Ferri (Candice Dufau) n’est que peu montrer et on passe assez vite des premiers instants de leur histoire à la fin de vie de Grégory.
A ce sujet, les derniers instants de Grégory sont racontés avec une très grande pudeur et une grande sobriété, tout à l’honneur du film (quand par exemple, celle de Cloclo était parfois un peu too much).
« Pourquoi je vis » est une belle réussite qui saura ravir les fans du chanteur mais pas seulement, le film se regarde avec un vrai plaisir. L’album posthume de Grégory Lemarchal s’appelait « La voix d’un ange » et c’est vrai que le film n’évite pas le côté « agiographique » mais finalement ça passe assez vite. Reste une jolie histoire et surtout la performance d’un acteur qu’il conviendra de surveiller de très près.
Ce que l’on retient de « Pourquoi je vis »
La révélation d’un acteur qui on l’espère n’aura pas de mal à se défaire de cette image tant il ressemble à Grégory Lemarchal
Le soin apporté à la reconstitution de décors comme le plateau de la Star Ac ou le Château. On mentionnera également la réussite du casting qui s’est efforcé de coller au plus près physiquement pour bien des rôles (Gérard Louvin, les profs de la Star Ac, Alexia Laroche Joubert).
Le projet aurait pu être casse-gueule et Laurent Tuel réussit son pari
Toute l’annonce de la victoire de Grégory Lemarchal a été repris quasiment à l’identique : l’attitude du jeune en attendant le verdict, son attitude vis-à-vis de Lucie (jouée par Ilona Bachelier), jusqu’aux mots de Nikos une fois la victoire annoncée et repris mot pour mot.
Pour soutenir l’association :
Vous pouvez soutenir L’Association Grégory Lemarchal via un don en ligne, l’envoi d’un chèque ou encore un legs. Pour toute correspondance :
Association Grégory Lemarchal
BP 90 124
73 001 Chambéry Cedex
site internet : www.association-gregorylemarchal.org