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Joe Biden, jeu, set et match

BBC News Afrique

Le 3 novembre approche et Joe Biden enfile déjà son costume de 46ème président des Etats-Unis. Un habit qu’avait déjà préparé Hillary Clinton il y a 4 ans avec le résultat que l’on connaît. Une situation semblable ?

Le match est déjà joué. Les sondages donnent Joe Biden vainqueur face à l’actuel président Donald Trump depuis le début de la course à la Maison blanche. Les intentions de vote et principaux médias rendaient également ce verdict il y a quatre ans. A la place de Joe Biden, il y avait Hillary Clinton. Résultat ? Donald Trump est élu à la surprise générale.

Avec le recul que permet le temps, cette « surprise » est à prendre avec des pincettes. En effet, la candidate démocrate était grande favorite dans une majorité des Etats mais les chances de Trump n’étaient pas nulles. Les sondages n’avaient donc pas complètement tort. Un phénomène amplifié par le fonctionnement électoral américain. En effet, une majorité des Etats appliquent la règle du winner take all qui empêche la juste comptabilisation des votes minoritaires. 

Si Joe Biden se projette déjà dans une nouvelle dimension, les sondages confirment-ils cette tendance ? Décryptage des intentions de votes dans le duel de la campagne américaine 2020 avec sa version au même stade de la course en 2016.

2016 et 2020. Bis repetita ?

Une simple comparaison des sondages dans ces Etats où tout peut basculer (ou swing states) permet d’observer ce phénomène. Dans ces territoires, ni le Parti démocrate ni le Parti républicain ne domine le vote populaire. Tout peut changer. Et le constat est clair : Joe Biden conforte une avance déjà construite par le terreau idéologique d’Hillary Clinton.

En Floride, le constat est frappant : lorsque Clinton était créditée de 55% d’intentions de votes, Biden l’est de 72%. Dans le Nevada, l’ancien vice-président effectue une percée d’un tiers de plus que la dernière candidate démocrate face à ce qui n’était pas encore le 45ème président des Etats-Unis. En bref, le parti démocrate dominait les sondages en 2016 sur ces « états-pivots ». Joe Biden ne fait que creuser un peu plus une avance considérable face à Donald Trump.

Au coude-à-coude

Les sondages révèlent également une dynamique inversée où les Etats traditionnellement favorables aux votes républicains sont menacés

Il y a 4 ans, Donald Trump avait des certitudes. Aujourd’hui, Joe Biden y voit un espoir. Comme en Géorgie où Hillary Clinton était devancée de 53 points. Joe Biden pourrait renverser l’histoire dans cet état qui a voté majoritairement pour les candidats républicains successifs depuis 1996. Le démocrate est crédité de 51% des intentions de vote.

Certes le match sera difficile, mais Joe Biden pourrait jouer les trouble-fête. Au Texas, il rattrape le retard de 29 points qu’accumulait Clinton en 2016. Dans d’autres états, au Montana ou dans le Mississippi, l’écart reste considérable. Toujours supérieur à 60 points face au candidat républicain, il s’est tout de même réduit. Tout un symbole.

Bien malin celui qui pourra prédire le résultat final le 3 novembre prochain. Tout reste possible. Une chose est sûre : Joe Biden ne se trouve pas à la même place que son homologue il y a 4 ans. Il conforte son avance dans les swing states et concurrence Donald Trump dans les états traditionnellement républicain. Mais il serait évidemment bien trop tôt pour désigner le prochain président des Etats-Unis tant le contexte électoral est compliqué. Rien n’est écrit. Et en 2016, les sondages nous ont appris qu’ils pouvaient se tromper.

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Journaliste culture, politique et société
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