Les groupes pharmaceutiques sont les grands gagnants de la crise sanitaire. Les doses du sérum se vendent comme des petits pains.
Le vaccin le plus administré au monde est aussi le plus vendu et celui qui rapporte le plus. Mis au point par BioNTech en collaboration avec Pfizer, ce précieux liquide rapporte gros à ses concepteurs. Le géant américain Pfizer a engrangé au premier semestre 2021 plus de 10,8 milliards de dollars de revenus soit 9,2 milliards d’euros. Pour BioNTech les revenus sont estimés à 7,3 milliards d’euros portant une facture finale à 16,5 milliards d’euros.
Marché quasi-oligopolistique
Pfizer et BioNTech dominent largement le marché grâce à l’appui du gouvernement américain. Le laboratoire prévoit également d’écouler cette année pour 33,5 milliards de dollars de vaccins, grâce à des commandes portant sur 2,1 milliards de doses à travers le monde. Aux États-Unis, 70% des adultes sont déjà pleinement vaccinés. Mais d’autres vaccins sont administrés outre-Atlantique comme celui de Moderna ou de Johnson & Johnson. Moderna peut se vanter d’un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars.
Si les vaccins de Moderna et de Pfizer rapportent beaucoup, ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson connaissent un succès commercial plus limité. La firme suédo-britannique annonce tirer de sa production près d’un milliard d’euros et « seulement » 225 millions d’euros pour Johnson & Johnson.
Prix de la dose en augmentation
Les gains financiers entre les laboratoires sont extrêmement variables. La raison principale tient au prix de vente du sérum. AstraZeneca et Johnson & Johnson se sont engagés à vendre leurs vaccins sans faire de bénéfice le temps de la pandémie. Les prix de commercialisation sont indubitablement moins élevés que ceux de la concurrence exercée par Pfizer et Moderna.
Le dernier accord commercial lié entre l’Union Européenne et les laboratoires prévoit une augmentation du prix de la dose à l’unité. En effet, le vaccin de Pfizer/BioNTech passe de 15,5€ à 19,5€, celui de Moderna passe de 19 à 21,5€. En mai 2021, Bruxelles a passé une commande ferme de 1,8 milliard de doses à BioNTech-Pfizer livrable jusqu’en 2023. D’après la Président de la Commission européenne Ursula bon der Leyen, l’Union Européenne a les capacités de vacciner près de 70% de sa population adulte soit 336 millions de personnes.
Le vaccin français ?
Le grand absent demeure le vaccin développé par la société française Sanofi et le centre Pasteur. Au micro d’Europe 1, le Président de Sanofi France a tenu à s’expliquer sur ce retard. « Il y aura un vaccin français. Sanofi travaille sur un vaccin à protéines recombinantes qui arrivera à la fin de l’année ». Pas un mais finalement deux vaccins différents seront produits par la société française. Sanofi travaille également sur un autre vaccin basé sur la technologie de l’ARN messager, avec la startup Translate Bio. « On est le seul laboratoire au monde à avoir deux candidats vaccin en développement » explique Olivier Bogillot.