C’est en tout cas la position qu’a prise le gouvernement chinois. Depuis 2018, le gouvernement de Xi Jing Ping ainsi que plusieurs grands producteurs de jeux vidéo travaillent à la mise en place de mesures visant à lutter contre l’addiction des jeunes aux jeux vidéo.
La Chine déterminée à lutter contre l’addiction des plus jeunes aux jeux vidéo
Voici la nouvelle mesure annoncée par le gouvernement chinois ce mercredi 18 août : les mineurs n’auront désormais plus le droit de jouer plus d’une heure par jour au jeu vidéo ‘Honor of Kings’, l’un des plus gros succès de Tencent Games, qui avait déjà été qualifié de « poison pour les jeunes esprits » par le journal officiel du Parti communiste au pouvoir en septembre 2018, rappelle Le Point. Cette période, jugée particulièrement courte par les principaux concernés, sera étendue à deux heures par jour en période de vacances scolaires. Une fois ce temps écoulé, le jeu s’arrêtera de lui-même.
Si cette mesure peut nous sembler surprenante, elle s’inscrit pourtant dans la lignée d’autres règlementations précédemment mises en place par la Chine, aujourd’hui deuxième sur le marché mondial du jeu vidéo. Depuis novembre 2019, les mineurs se sont en effet vus restreindre l’accès aux jeux vidéo de 22h à 8h. Une mesure qui s’était alors couplée, comme l’avait alors rapporté BBC News, d’un temps de jeu limité à 90 minutes par jour en semaine et à trois heures par jour le week-end et en période de vacances scolaires. Au début du mois d’août 2021, le groupe Tencent avait également évoqué sa volonté d’utiliser la reconnaissance faciale afin d’empêcher les mineurs de contourner les règles mises en place (en utilisant par exemple le compte d’un adulte pour continuer à jouer au-delà de 22h).
Cette règlementation, jugée de plus en plus restrictive, est particulièrement mal vécue par les joueurs chinois. Alors que les écoliers sont aujourd’hui en plein milieu de leurs vacances d’été, beaucoup se retrouvent contraints de trouver un autre passe-temps pour occuper leurs journées. « Je suis en vacances. Je n’ai rien à faire d’autre et je n’ai le droit de jouer qu’un tout petit moment », déplore ainsi Li, une jeune fille de 17 ans, dans une interview pour Le Point.
Les jeux vidéo, quelles conséquences sur les plus jeunes ?
Si ces mesures sont loin de faire l’unanimité parmi les populations directement concernées, elles répondent bel et bien à une inquiétude grandissante de nombreux experts : celle de l’addiction des jeunes aux jeux vidéo. Décrits par le média national chinois Economic Information Daily comme un véritable « opium mental », les jeux vidéo seraient en effet à l’origine de bon nombre de troubles chez les plus jeunes : baisse des résultats scolaires, troubles de la vision, migraines, perturbations du sommeil, manque d’activité physique, réduction des rapports sociaux ou encore addiction … Autant de problèmes qui risquent non seulement d’affecter leur vie quotidienne actuelle, mais également de les impacter de manière négative sur le long terme.
En 2018, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait ainsi officiellement reconnu l’addiction aux jeux vidéo en tant que maladie mentale, rappelle Europe 1, alors que la communauté scientifique avait lancé l’alerte sur les risques engendrés par une addiction aux jeux vidéo au-delà de ceux précédemment mentionnés. Entre autres, des symptômes dépressifs, de l’anxiété ou encore des sautes d’humeur.
Combien de jeunes sont concernés à travers le monde ?
En 2021, près de 2,81 milliards de personnes à travers le monde ont ainsi affirmé jouer aux jeux vidéo. Alors que la plus grosse communauté de joueurs se situe en Asie, l’Europe possède également son lot de gamers, avec plusieurs centaines de millions de personnes disant pratiquer cette activité. Si ce chiffre (qui devrait dépasser les 3 milliards de joueurs d’ici 2023) ne cesse de croître depuis plusieurs années, il n’est cependant pas celui qui alerte le plus les autorités de santé.
En effet, c’est surtout l’augmentation progressive du nombre de personnes développant des troubles — voire une addiction — dans le cadre de cette pratique qui suscite l’inquiétude des experts. Selon les données rapportées par Game Quitters, environ 3,05% de ces joueurs (soit plus de 60 millions de personnes) auraient ainsi développé une addiction aux jeux vidéo. Parmi eux, 8,5% seraient âgés entre 8 et 18 ans.
Le phénomène, qui touche principalement les territoires les plus développés, s’est ainsi particulièrement répandu dans certains pays comme — entre autres — les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine, le Japon ou encore la Corée du Sud.