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Journée mondiale du topless : pourquoi les femmes ne le pratiquent quasiment plus ?

« Couvrez ce sein que je ne saurais voir » a dit Molière dans Tartuffe, des mots qui résonnent encore aujourd’hui en cette journée mondiale du topless. Une étude Ifop pour Xcams Media, révèle un nombre historiquement bas de femmes pratiquant le topless, souvent lié à une peur du regard de l’autre et du risque d’agression sexuelle…

Le topless a atteint un niveau historiquement bas

Une étude Ifop sur l’évolution de la pratique du topless, pour Xcams Media, spécialisé dans l’actualité des sexualités 2.0, a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 8 juillet 2021 auprès d’un échantillon de 1500 femmes, représentatif de la population féminine française âgée de 18 ans et plus. 

Si dans les années 80, le topless était largement répandu, cette étude démontre une grande réticence des femmes Françaises à exposer leurs poitrines à la plage, avec seulement 19% des francaises qui pratiquent régulièrement le topless contre 34% il y a douze ans. Au total, aujourd’hui, seule une minorité de Françaises (40%) a déjà bronzé seins nus dans un lieu où elles étaient exposés au regard de personnes étrangères à leur entourage. 

Le regard des autres ou le bodyshaming 

La pratique du topless est beaucoup plus répandue dans les rangs des femmes avec un niveau social et culturel élevé, une haute estime de leur capital physico-esthétique et des poitrines correspondant aux normes esthétiques en vigueur. 

À une époque où le culte de l’apparence et les diktats de beautés renforcés par les réseaux sociaux sont à leur paroxysme, les femmes semblent craindre de ne pas répondre aux canons de beauté en vogue. La pratique du topless est par exemple davantage répandue auprès des femmes « très satisfaites » de leur poitrine (18%) ou ayant des prothèses mammaires (33%).

Au total, une femme sur deux (49%) redoute de faire l’objet de remarques désobligeantes sur au moins une partie de son corps… 

#MeToo on the beach

Si la première des raisons évoquées contre la pratique du topless est liée à des motifs sanitaires et les risques que le soleil peut faire encourir à la peau, cette réticence est largement influencée par une peur de l’agression verbale, physique ou sexuelle

L’ensemble des femmes ont exprimé la crainte d’attirer des regards concupiscent (38%) ou d’être victime d’agression (35%). Les jeunes femmes de moins de 25 ans ont d’autant plus exprimé cette crainte, avec 50% d’entre elles qui ne s’exposent pas en monokini par peur d’être l’objet d’agression physique ou sexuelle. 46% d’entre elles ont également peur d’une photo d’elles soit prise et publiée sur les réseaux sociaux. 

Le regard masculin demeure une des raisons principales de cette baisse progressive de la pratique du topless. Les femmes ne se sentent pas en sécurité en exposant leur poitrine, les seins étant encore très sexualisés. 

Pourquoi les seins sont encore tabous ? 

Le débat est lancé depuis plusieurs années : pourquoi différencier les tétons des hommes de ceux des femmes ? Beaucoup d’associations féministes tentent de combattre cette censure du sein féminin et de normaliser leur exposition. 

Une femme topless est souvent associée au désir, à la séduction et en vient à être considérée comme une femme objet. C’est le téton qui érotise la poitrine féminine. Il faudra encore beaucoup de temps avant de changer la mentalité collective, et en attendant des réseaux sociaux comme Instagram continuent de faire la chasse aux tétons féminins

D’un autre côté, le débat sur le burkini fait également surface tous les étés démontrant finalement une critique paradoxale des femmes trop couvertes et trop découvertes… 

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