Revenu en forme, le tennisman français, actuel 25e mondial, a parfaitement négocié ses deux premiers tours de l’Open d’Australie face à des adversaires moins bien classés que lui. Cette nuit, place à un test de taille contre l’Espagnol Rafael Nadal. Marche trop haute ou exploit possible ?
« La Monf » n’est jamais mort. Et il est bel et bien là en ce début de tournoi : deux matchs, deux victoires et aucune manche concédée. De quoi aborder dans les meilleures conditions l’épreuve qui l’attend cette nuit ou ce matin (heure française) face à l’ogre Rafael Nadal.
9 victoires à 2 pour Nadal
Alors bien sûr, les chances du Français paraissent très minces sur le papier. Le début d’année de l’Espagnol, lauréat du tournoi en 2009, est tout simplement parfait avec 7 victoires et aucun revers. Lui non plus n’a pas perdu le moindre set depuis le début de la quinzaine. Et les stats plaident largement en faveur du numéro un mondial : en onze confrontations avec Rafa, Monfils ne s’est imposé qu’à deux reprises. Le dernier match entre les deux hommes a eu lieu il y a quinze jours en finale du tournoi de Doha. Si l’Espagnol s’était imposé (6-1, 6-7, 6-2), Monfils l’avait bien embêté, lui arrachant même un set. Sa prestation avait tapé dans l’œil de Mats Wilander : «Là-bas, Gaël a montré des choses que je n’avais pas vues avant. Il est différent. Il m’a l’air plus déterminé que jamais », témoigne la Suédois dans les colonnes de L’Equipe. Nadal sait lui aussi que ce ne sera pas une partie de plaisir. Son oncle, Toni, reste d’ailleurs prudent. «Contre Monfils, on s’attend toujours à souffrir. C’est normal de souffrir contre un des meilleurs du monde, non ? Monfils est l’athlète le plus incroyable que le tennis ait connu», glisse-t-il.
« J’ai l’impression que je vais être prêt »
Les propos sont peut-être un peu exagérés, mais ils traduisent une réalité : si ses soucis physiques le laissent tranquille, le Parisien peut battre les meilleurs. Sa vitesse, sa puissance et ses réflexes peuvent s’avérer dévastateurs. Pour le moment, rien à signaler au niveau blessure. Le Français assure même se sentir très bien, voire mieux que jamais: «Chose rare pour moi, je me sens moins fragile physiquement, je me sens même fort», analyse-t-il. Il ajoute que l’adversaire le galvanise : «Jouer les grands messieurs dans les grands tournois, sur les plus beaux courts, c’est pour ça qu’on est là», explique-t-il. Même s’il reconnait que « c’est un peu chiant que ça arrive si tôt » (ndlr, dès le 3e tour) et qu’il devra se surpasser pour éviter que l’aventure ne s’arrête prématurément : «Contre Rafa, ça se joue sur des moments, des moments où il ne faut pas se planter. (…) Si je veux vraiment l’inquiéter, il faut que je me mette dans la tête que je pars pour quatre ou cinq heure de bagarre.» C’est le prix à payer pour un exploit face au maître Nadal. Encore faut-il tenir sur la durée. « J’ai l’impression que je vais être prêt », prévient Monfils. Réponse dans quelques heures.