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C’est quoi la « Mara Salvatrucha », le gang qui a plongé le Salvador dans l’état d’urgence ?

62 meurtres commis en 24h au Salvador ont contraint le président du Salvador à déclarer l’état d’urgence dans le pays dimanche. Une vaste opération de démantèlement des gangs a été lancée. Le principal gang visé : la Mara Salvatrucha, ou MS-13.

Un gang international né de la guerre civile salvadorienne

On dénombre entre 30 000 et 50 000 membres de la Mara Salvatruchta aujourd’hui dans le monde, répartis du Canada à l’Espagne. Le gang s’est développé dans les années 1980 à Los Angeles au sein des immigrés clandestins ayant fui la guerre civile du Salvador. En effet, environ la moitié de la population se trouve en exil entre 1979 et 1992. Les Etats-Unis refusent d’accorder le droit d’asile aux salvadoriens, qui migrent majoritairement vers ce pays.On compte alors plus d’un million de réfugiés clandestins du Salvador aux Etats-Unis. Ils essaient de se fondre dans la masse des grandes villes, et s’organisent pour faire face aux discriminations.

Le nom vient de « mara » : gang en argot sud- américain, « salva » : salvadorien et « trucha » : malin.

Une devise : « Tue, viole, contrôle »

A l’origine petit groupe de hard rock, le MS-13 devient vite organisation criminelle violente.

Le gang se spécialise dans la vente d’armes à la fin de la guerre civile. Mais ses activités sont multiples : drogue, extorsions, lutte contre les gangs rivaux… Ces activités ont un impact direct sur la vie des salvadoriens. 300 000 personnes se présentent chaque année à  la frontière USA/Mexique en demandant l’asile aux USA par crainte du MS-13. Les femmes et les enfants sud-américains sont les principales victimes du gang, car elles sont les premières cibles des représailles entre gangs rivaux.

Qui fait partie de la Mara Salvatruchta ?

Reconnaissables par leurs tatouages, les membres du MS-13 sont en majorité des hommes âgés de 8 à 40 ans. Une grande partie de ses membres sont mineurs car les recruteurs visent en priorité les jeunes déscolarisés ou emprisonnés. Leur signe de ralliement : la main en forme de cornes.

Comment expliquer la violence des gangs au Salvador des 26 et 27 mars?

Le Salvador est un pays qui fait face à une forte violence.  Le taux d’homicides s’élevait à 1140 en 2021, ce qui était le taux le plus bas depuis 1992. Ce sont les crises économiques qu’a connues le pays qui ont contribué à la croissance des gangs. Aujourd’hui, 70 000 personnes appartiennent à des gangs au Salvador.

Un deal passé entre le président Mauricio Funes et les gangs de 2009 et 2014 avait permis de faire baisser les homicides dans le pays. Néanmoins, au pouvoir depuis 2019, Nayib Bukele a mis en place une politique autoritaire contre le crime organisé. 17 000 membres de gangs sont aujourd’hui emprisonnés au Salvador. Les 62 exécutions de ce week-end par les gangs apparaissent alors comme une menace au gouvernement. Les gangs ont choisi leurs victimes au hasard, laissant les cadavres abandonnés à la vue de tous.

La « guerre contre les gangs »

En réaction, le parlement a voté la mise en place d’un couvre-feu d’un mois. Concrètement, plus de pouvoir est donné au gouvernement pour la lutte contre la criminalité. Entre autres : restriction de la liberté de réunion, droit d’intervention dans les correspondances et communications, autorisation des arrestations sans mandat. L’ « alerte maximale » a été décrétée dans toutes les prisons : personne ne peut sortir de sa cellule.

Les autorités ont également déclaré avoir arrêtés 600 membres dont plusieurs chefs ce week-end.

« Nous ne reculerons pas dans cette guerre contre les gangs, nous ne nous reposerons pas tant que les criminels responsables de ces actes ne seront pas capturés et traduits en justice »,

police du Salvador
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