Il est l’un des membres historiques du roster d’Impact Wrestling. Après un passage du côté de WWE – de 2016 à 2020 – en tant que leader du clan SAnitY, Eric Young a fait son retour dans la promotion en juillet 2020. Un retour couronné de succès puisque moins de deux mois plus tard, il remporta le championnat majeur d’Impact Wrestling face à Eddie Edwards. Malgré la perte de son titre en octobre 2020, le catcheur a su rester au sommet en devenant le leader du clan Violent by Design. Aujourd’hui champion du monde par équipe aux côtés de Joe Doering et Deaner, Eric Young s’est entretenu avec VL Media. Dans cette interview exclusive, le catcheur évoque son run actuel chez Impact Wrestling, son passage chez WWE et son avenir en tant que catcheur professionnel.
VL: Le 5 mars dernier, lors du pay-per-view « Sacrifice », tu as remporté les championnats du monde par équipe d’Impact Wrestling aux côtés de Joe Doering en battant les Good Brothers (Karl Anderson et Doc Gallows). Maintenant que tu es au sommet de la division par équipe d’Impact Wrestling, il y a-t-il une ou plusieurs équipes contre qui tu aimerais défendre ces championnats ? Tu vas d’ailleurs les défendre contre sept autres équipes au prochain pay-per-view, Rebellion !
Eric: Tout à fait ! Je devrais probablement avoir une conversation avec Scott D’Amore (vice-président exécutif de la promotion) parce que les chances sont contre nous. On doit battre sept autres équipes pour conserver nos ceintures. Mais ça va le faire, on va gérer ça. Plus sérieusement, j’ai hâte de défendre ces ceintures parce que la division par équipe d’Impact Wrestling ne cesse de s’améliorer. Une équipe comme Motor City Machine Guns par exemple, qui sont de véritables icônes du catch par équipes et qui n’ont jamais de mauvais matchs. Ça serait une grosse opportunité et un sacré défi de pouvoir les affronter. Rich (Swann) and Willie (Mack) également, avec qui l’on a déjà eu quelques batailles dans le passé. Je n’ai jamais vraiment eu la chance de me confronter aux catcheurs du clan Honor no More, donc, ça aussi ça pourrait être intéressant. Il y a beaucoup d’équipes chez Impact qui nous intriguent et on a hâte de toutes les battre.
VL: En parlant de championnats, les fans de catch ont pu voir, en janvier dernier, la Knockouts Champion, Mickie James faire une apparition d’une nuit chez WWE à l’occasion du Royal Rumble match féminin. Est-ce qu’un accord d’une nuit avec WWE en tant que champion du monde par équipe d’Impact Wrestling pourrait t’intéresser ?
Eric: Disons que je suis toujours intéressé à l’idée de gagner de l’argent. Néanmoins, je pense qu’ils ne veulent plus de moi. C’est malheureusement la vérité. Et puis, mon prix serait trop élevé pour eux. Ils ne seraient pas en mesure de me donner ce montant. Évidemment, il y a beaucoup de catcheurs chez WWE avec qui j’aimerais travailler. Par exemple, Seth Rollins, avec qui j’ai eu la chance de bosser quand il était encore très jeune. J’ai travaillé avec lui, il y a de cela dix ou douze ans, sur un show indépendant dans l’Iowa. Il y a tellement de gens talentueux du côté de WWE. Je sauterais sur l’occasion, mais je ne pense pas qu’ils puissent m’offrir un accord à la hauteur de mes espérances.
VL: Au sujet de WWE, tu as été pendant plusieurs années là-bas le leader du clan SAnitY. Ce clan est considéré par beaucoup comme étant l’un des plus marquants de l’histoire de NXT. De ton point de vue, comment comparerais-tu ton leadership chez SAnitY avec celui chez Violent by Design ? Il y a-t-il des différences en terme d’état d’esprit ou dans l’interprétation de ton personnage ?
Eric: Je pense qu’ils sont très similaires. Une partie de cette similarité réside dans le fait que les deux clans sont inclusifs. Je n’impose absolument rien aux autres. Bien que je sois à l’origine du nom du clan, Violent by Design est surtout le fruit d’un effort collectif entre Scott D’Amore, Eric Tompkins (chargé de production d’Impact Wrestling) et Joe Doering puisqu’à l’époque, Cody (Deaner) ne faisait pas partie du clan. Dans le clan, je suis le catcheur expérimenté et la plupart du temps, c’est moi qui prend les décisions. Je suis certes biaisé, mais la plupart du temps, je pense avoir raison. Par rapport à la comparaison avec SAnitY, évidemment qu’il y a des ressemblances. J’étais également le leader et j’avais beaucoup plus d’expérience qu’Alexander Wolfe, (Big) Damo et Nikki (Cross). Nous avons vraiment fait beaucoup de bonnes choses là-bas. Nous avons été l’équipe de l’année en 2017 et nous avons été nommé dans les matchs de l’année de NXT également cette année-là. C’était presque la preuve irréfutable de notre succès, du moins, c’est ce que je pensais. Parfois, on te prouve malheureusement que tu as tort.
VL: Tu affirmais à l’instant être à l’origine du nom du clan Violent by Design, mais qui a eu l’idée de former ce groupe ? Comment cette idée est devenue réalité ?
Eric: On avait pitché plusieurs idées de noms pour le clan. Je fus celui qui proposa le nom Violent by Design. J’utilisais fréquemment le mot « design » dans mes promos pour désigner une stratégie directrice dans l’histoire que l’on racontait. J’ai commencé à l’utiliser dans mes promos avant la création du clan, notamment après avoir battu Eddie Edwards. Après avoir perdu le match à Slammiversary et avoir annoncé à tout le monde que j’étais de retour, j’ai dit que cela faisait partie de mon plan, de ma stratégie directrice. C’est comme cela que ça s’est passé. VBD, c’est un chouette acronyme. Tu peux faire de beaux t-shirts avec, et c’est facile pour les gens de comprendre qui nous sommes et quel est notre but. Même si c’était mon idée à la base, c’est devenu un travail d’équipe. Eric Tompkins est à l’origine de l’aspect visuel de Violent by Design. C’est un magicien. Si vous avez regardé Impact Wrestling durant ces dix-douze dernières années, et que vous vous êtes dit que les lumières rendaient bien à l’écran ou que la vignette que vous veniez de regarder était superbe, c’est grâce à lui. Il fait à lui seul le travail de vingt personnes. À mon sens, il est l’un des meilleurs de tous les temps dans son domaine.
VL: Par rapport à Violent by Design, est-ce que l’idée de devenir le leader d’un clan à ton retour chez Impact Wrestling en 2020 était quelque chose que tu voulais faire ou tu comptais rester en solo à l’origine ? Avais-tu ce désir d’être à nouveau le chef d’un groupe ?
Eric: Je pense qu’il n’y a jamais eu ce désir de mon côté. Mais je ne suis opposé à rien et à mon sens, ce que j’ai accompli dans ma carrière le prouve. Peu importe ce qu’ils me donnent, je fais en sorte que ça marche. Être le leader d’un groupe, c’est toujours cool. J’adore les clans et les factions: les Four Horsemen, D-Generation X, je les adorais quand j’étais plus jeune. Ainsi, être au sommet d’un clan important dans une promotion de catch influente, c’est très satisfaisant. Mais, au final, ça m’est égal. Je fais ce que l’on me dit de faire et je me donne à 100 %.
VL: Tu es de retour du côté d’Impact Wrestling depuis juillet 2020, mais ta première apparition chez TNA-Impact Wrestling remonte à 2004. Tu as passé quatorze années de ta carrière dans la promotion pendant lesquelles tu as gagné une douzaine de championnats. As-tu toujours des objectifs à accomplir chez Impact Wrestling ?
Eric: En ce qui me concerne, mon seul but quand j’ai commencé ma carrière, c’était de signer un contrat pour ensuite, affirmer aux gens que mon métier était bel et bien catcheur professionnel. Quand j’étais catcheur indépendant, j’avais, à côté, un métier classique. Je ne disais à personne que j’étais un catcheur puisque ce n’était pas le cas. C’était un loisir à l’époque. En 2004, j’ai signé mon premier contrat avec Impact Wrestling et j’ai catché là-bas pendant douze ans. Ensuite, chez WWE, je suis allé du côté de NXT pendant deux ou trois ans puis dans le roster principal. Et maintenant, je suis de retour à Impact. Évidemment, j’ai passé la plus grosse partie de ma vie chez TNA/Impact Wrestling, mais… c’est une question compliquée, je ne sais pas comment y répondre (rires) ! Je crois que tu es la quatrième personne aujourd’hui à me dire que je suis vieux (rires) ! Plus sérieusement, je n’ai pas vraiment d’objectifs à l’heure actuelle, et je pense même n’en avoir jamais eu. Après avoir signé mon premier contrat, je me disais : « Tiens, ça serait cool de remporter un titre ! » parce que personne ne pourrait m’enlever cet accomplissement. Je peux être viré et ne plus jamais catcher, mais mon nom restera gravé sur tous les titres que j’ai gagné durant ma carrière. J’ai remporté le championnat mondial, j’ai été champion du monde par équipe NWA avec Bobby (Roode), et j’ai été champion X Division même si cela fut seulement pendant quelques jours. Puis, j’ai également remporté le championnat global, télévisé ou le titre « King of the Mountain », peu importe comment vous voulez l’appeler. Mais, de mon point de vue, tout ça m’est égal. Je me concentre toujours sur ce qui vient par la suite. Mon objectif principal à l’heure actuelle est de faire d’Impact Wrestling, la meilleure promotion de catch possible. C’est agréable de faire partie d’un endroit qui ne cesse de grandir. La promotion était moins développé quand je suis arrivé pour la première fois. Ce n’est évidemment pas seulement grâce à moi, mais grâce à énormément de monde dont font partie un roster de catcheur·euse·s très talentueux·ses. Impact Wrestling progresse chaque semaine et on a de plus en plus de visibilité. Je me suis entretenu avec les journalistes pendant ce « media tour » parce que je crois au produit que je défends. Ce que je raconte n’est pas écrit à l’avance, je crois sincèrement au succès d’Impact Wrestling. La preuve en est : notre notoriété a doublé depuis mon retour.
VL: En septembre 2020, tu as déclaré lors d’une interview avec Sean Ross Sapp de Fightful que tu avais signé un contrat d’une durée de deux ans avec Impact Wrestling. Maintenant que nous sommes en 2022, peux-tu nous donner une mise à jour sur ta situation contractuelle avec la promotion ?
Eric: Ce qui est sûr, c’est que je suis toujours actuellement sous contrat avec eux. Cela dit, je devrais peut-être appeler Scott (D’Amore) pour en être certain (rires). Plus sérieusement, suite à ma blessure, et quand bien même je n’ai pas raté une seule date en étant blessé, nous sommes parvenus à un accord de sorte à prolonger mon contrat de six mois supplémentaires pour compenser mon temps hors des rings. De ce fait, mon contrat arrivera à expiration vers décembre 2022 – janvier 2023. Pour autant, je ne catcherai nulle part ailleurs. Je lutterai chez Impact Wrestling jusqu’à ce qu’ils me disent de partir ou jusqu’à ce que je prenne ma retraite. Je terminerai ma carrière chez Impact Wrestling. Je n’ai pas envie de travailler ailleurs.
VL: Comme dit précédemment, tu as un excellent palmarès chez Impact Wrestling. Tu as tout gagné là-bas ! Lorsque tu auras raccroché les bottes, est-ce qu’un rôle derrière l’écran comme celui de booker ou de road agent pourrait t’intéresser ?
Eric: Je ne pense pas avoir cela en moi. Beaucoup de personnes pensent que je le ferai, mais pour être honnête, je ne suis pas sûr d’en avoir envie. Je me suis toujours dit, même à l’époque où je venais de débuter ma carrière, que je resterai dans le monde du catch tant que j’aime cela, et tant que je suis toujours en mesure de le faire de la manière dont j’en ai envie. À la seconde où j’aurais l’impression de devoir être traîné tout au long d’un match ou que je serais obligé de ne pas faire certains spots, je prendrai ma retraite. J’irai voir Scott et je lui dirai : « Tu peux continuer à me payer si tu veux, mais tu ne me verras plus ». Néanmoins, c’est encore loin d’être le cas. J’ai encore de belles années devant moi. Je suis toujours capable de catcher à un haut niveau. Mais lorsque cela ne sera plus le cas, je respecte tellement la profession que je ne serai pas ce vieux catcheur qui oblige les jeunes à combler mes lacunes. Je l’ai fait plus jeune et je n’ai pas aimé ça. Ce n’est pas une situation amusante pour un jeune catcheur. Tu donnes tout ce que tu as, et ce vieux catcheur boîte de partout sur le ring comme un imbécile. Je ne serai pas cette personne, je disparaîtrai. Je ferai peut-être quelques apparitions çà et là, mais lorsque je prendrai ma retraite, vous ne me verrez plus pendant plusieurs années.
VL: Enfin, pour cette dernière question, évoquons un sujet qui n’a aucun rapport avec le catch. En effet, tu es apparu sur la chaîne de télévision américaine Animal Planet en tant que présentateur. Tu as animé là-bas plusieurs programmes comme « Off the Hook : Extreme Catches » (une émission télévisée sur le domaine de la pêche) ou encore « No Limits » (un programme sur les sports extrêmes). Qu’est-ce que tu retiens de cette expérience ? Envisagerais-tu de revenir sur Animal Planet ou sur une autre chaîne en tant que présentateur ?
Eric: Oui, ça m’intéresse ! Travailler sur Animal Planet, pour Discovery (groupe qui détient la chaîne Animal Planet), c’était génial ! Ça a changé ma vie professionnellement et financièrement. C’était la première fois que j’avais un effet de levier et j’ai donc pu négocier un meilleur contrat avec Impact Wrestling. J’ai eu un meilleur salaire chez Impact parce que j’ai pu par exemple, être dans le Today’s Show de Kathie Lee & Hoda ou passer sur ESPN et FOX. Ils ne parlaient pas à Jeff Hardy ou Kurt Angle, ils négociaient avec moi parce que je faisais autre chose en dehors du catch. Ça m’a toujours intéressé, je suis vraiment tombé dedans. Puis, ça a vraiment marché. J’ai adoré présenter ces programmes. Je suis actuellement en discussions avec NHL Network (chaîne de télévision américaine spécialisée dans le hockey sur glace) pour présenter une émission probablement la saison prochaine. Je suis allé à New-York plusieurs fois pour discuter de certaines idées avec eux. Je croise les doigts ! Je ne sais pas si j’arriverais à suivre le rythme, je suis trop vieux pour ne pas dormir (rires).
Impact Wrestling présentera le dimanche 24 avril son pay-per-view « Rebellion ». L’événement sera diffusé à deux heures du matin heure française sur Fite TV et est disponible au prix de $19.99. Le show sera commenté en version française par Jean-Fred Clément et Marc Blondin, qui seront aux abords du ring pour l’occasion.