Ce texte prévoyait notamment l’élargissement du marché d’échange des quotas d’émissions de CO2 et la suppression des quotas gratuits aux industriels. Il a été rejeté ce mercredi à la surprise générale.
340 voix contre le texte
Les Verts et la gauche n’ont pas jugé le texte assez ambitieux. La majorité des eurodéputés réunis en séance plénière l’a donc rejeté par 340 voix (265 voix pour, 34 abstentions). C’est pourtant un texte-clé du plan climat de l’UE. Ce dernier a pour objectif de réduire les émissions de carbone de l’UE de 55% d’ici à 2030 par rapport à 1990. Les députés des différents partis ont réagi à ce vote.
2034, « une ligne rouge«
Les points de désaccord concernaient notamment le calendrier et les objectifs à atteindre. Le texte était le résultat d’un compromis entre les eurodéputés Verts et de gauche, le Parti populaire européen (droite pro-européenne) et Renew (centristes et libéraux). Mais les premiers ont fustigé les propositions du PPE et de Renew.
Le texte prévoyait l’élargissement du marché d’échange des quotas d’émissions de CO2 et la suppression des quotas gratuits aux industriels européens en échange d’une taxe carbone aux frontières de l’UE. Une réduction de 63% des émissions des secteurs soumis au marché carbone européen d’ici à 2030 (par rapport à 2005) était aussi prévue. Or, cet objectif était en recul par rapport au vote en commission parlementaire Environnement (-67%). L’amendement du PPE prévoyant l’élimination des quotas gratuits aux industriels d’ici à 2034 a aussi été un point de désaccord. Cela aurait poussé la mise en place complète de la taxe carbone aux frontières à 2034. Les Verts et la gauche souhaitaient donc mettre en œuvre cette mesure pour 2030. Ils ont pointé la date de 2034 comme une « ligne rouge ».
De nouvelles négociations prévues
Ce résultat va désormais entraîner une renégociation en commission parlementaire. « Nous nous donnons 15 jours pour parvenir à un accord et voter cette réforme essentielle pour le climat le 23 juin. » a écrit l’eurodéputé Renew Pascal Canfin, président de la commission de l’environnement, sur Twitter.
La gauche dit elle aussi être prête à négocier à nouveau. « Nous allons le ramener en commission et utiliser ce temps pour essayer de construire une position commune cohérente. » a en effet expliqué Iratxe Gacia Perez, présidente du groupe Socialistes & Démocrates. L’eurodéputé Vert Philippe Lamberts a toutefois réagi avec fermeté. « Si vous voulez des majorités pro-européennes proclimat solides, ça se construit, ça ne s’improvise pas ».
Si vous voulez des majorités pro-européennes proclimat solides, ça se construit, ça ne s’improvise pas.
Philippe Lamberts, eurodéputé Vert