En 2007, les scénaristes avaient protesté contre les plateformes de streaming, cela avait paralysé l’industrie pendant 100 jours et coûté 2 milliards de dollars au secteur
Des revendications
La WGA, qui défend 11 000 scénaristes dans tout le pays, réclame la revalorisation du montant des salaires, aujourd’hui « bien trop faibles au regard de la réutilisation internationale massive » de ces programmes. En définitive, les scénaristes réclament un nombre d’auteurs garanti sur les séries télévisées, une hausse de leur rémunération, des garanties minimales pour bénéficier d’un emploi stable ainsi qu’une plus grande part des bénéfices générés par l’essor du streaming, qui ne cesse d’engranger des millions. Les salaires fixes des scénaristes les empêchent de gagner en conséquence, quand bien même certaines séries, comme Succession ou Lupin, connaissent un immense succès et sont visionnées des millions de fois dans le monde.
Un métier essentiel en danger
Sans les scénaristes, il n’y aurait ni séries, ni films de cinéma sur nos plateformes préférées. N’ayant trouvé aucune accord avec les plateformes la Writers Guild of America n’a eu d’autre choix que de mettre ses menaces à exécution. Cela fait des années que les scénaristes sont de moins en moins payés et de moins en moins embauchés. Notamment à cause des formats de plus en plus réduits des séries et des salaires des employeurs qui sont de plus en plus haut. Une première grève avait été évitée de justesse en 2017, mais cette fois-ci, le conseil d’administration de la Writers Guild of America « agissant en vertu de l’autorité qui leur a été conférée par leurs membres, ont voté à l’unanimité en faveur d’un appel à la grève » ce 1er mai.
Les plateformes s’en mettent plein les poches
Ce mardi 2 mai, à New York comme à Los Angeles, des piquets de grève se sont formés devant les studios pour manifester. Un scénariste à Hollywood ne travaille en moyenne que 24 semaines par an, contre 40 il y a quelques années. Sachant que la moitié d’entre eux ne touche que 6700 dollars par semaine. Il y a de toute évidence un « gap » comparé aux milliards de dollars engrangés par les plateformes.
La WGA a de son côté un fond de soutien pour aider les scénaristes estimé à 20 millions de dollars. Cependant la plupart des épisodes de séries ont été tournés durant le mois d’avril, ce qui signifie que l’impact devrait être limité sur les séries que nous regardons sur nos écrans, car les scénarios sont écrits et sélectionnés longtemps avant les tournages. Ce qu’on peut remarquer en revanche, c’est l’interruption des émissions à succès, comme les late shows, seulement écrits peu de temps avant leurs diffusions. La dernière fois en 2007, les scénaristes étaient parvenus à gagner +3,5% d’augmentation de salaire. Cette foi-ci le combat risque d’être rude car les studios comme Disney ont de lourdes dettes (45 milliards). Affaire à suivre.