L’émission de télé-réalité présentée comme « la plus trash jamais produite en France » fait débat. « Frenchie Shore » fait parler, notamment à cause de ses scènes de sexes explicites et les propos crus des candidats. La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, s’inquiète de l’exemple que cette émission peut donner aux adolescents.
Le 17 octobre, Paramount+ dévoile la date de lancement de la première adaptation françaises des Shore, une franchise culte de MTV. Devenu un succès mondial, on découvrait les deux premiers épisodes de « Frenchie Shore » le 11 novembre dernier. Si le concept peut paraître anodin avec des jeunes en vacances venu pour faire la fête, les spectateurs découvrent rapidement des scènes osées, accompagnées de propos très crus. Rima Abdul-Malek, ministre de la Culture sonne l’alerte.
C’est quoi le concept de « Frenchie Shore » ?
Produite par Ah! Production, l’émission « Frenchie Shore » a dévoilé ses deux premiers épisodes le 11 novembre sur Paramount+ en France. Animée par l’ancien candidat de télé-réalité, Antonin Portal (« Les Marseillais », « La Villa des coeurs Brisés », « Les Apprentis Aventuriers »), l’émission met en avant 5 hommes et 5 femmes. Ils sont présentés comme les « plus fêtards de France » . Tous ont entre 20 et 30 ans et ont une personnalité extravagante. Ils forment les nouveaux membres de la famille des Shore et n’ont qu’un seul but : faire la fête et collectionner les conquêtes. Antonin Portal, le « boss de la villa », leur donnera aussi du travail (du vrai) à travers des petites missions à accomplir.
C’est dans une luxueuse villa du Cap d’Agde que l’on découvre les candidats. Et le moins que l’on puisse dire c’est que leur présentation ne passe pas inaperçue. « Tristan, toujours souriant, il aime plus que tout flirter avec les filles » ou bien « Julie, la séductrice qui adore twerker », le ton est donné.
« À la limite de la pornographie »
Les spectateurs du show assistent à des séquences très explicites floutées. On y voit une fellation au milieu du salon, des scènes de sexe sous la douche, des « pool parties » alcoolisées et des pénis en érection sont exhibés.
Pour la ministre de la Culture c’est trop. Elle n’a pas manqué de s’exprimer sur ce programme déconseillé au moins de 16 ans. Dans une interview accordée au Parisien, Rima Abdul-Malak alerte sur l’accès des mineurs à cette émission. Elle espère que l’Arcom, l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ex-CSA), prendra des mesures pour en restreindre l’accès. « Je me garderai bien de commenter les choix des chaînes et des plates-formes qui ont leur liberté éditoriale. Ce programme est déconseillé aux moins de 16 ans. Mais n’importe qui peut tomber dessus sur les réseaux sociaux comme ça m’est arrivé. L’Arcom (l’autorité de régulation des médias) a compétence pour les plateformes au titre de la protection des mineurs. Ce qui pose question, c’est l’accès aux mineurs, car on est à la limite de la pornographie », explique-t-elle au Parisien.
La ministre s’alarme également sur l’exemple que ces adultes peuvent montrer aux plus jeunes. « On n’est pas dans le registre de la fiction, d’un film ou d’une série, avec le recul que ça implique. Pour des adolescents qui vont se dire, c’est ça la réalité des rapports humains, des rapports sexuels, ça peut être une entrée en matière catastrophique.« , souligne-t-elle.
Les internautes aussi ont mal accueilli le show, adapté de l’émission américaine « Bienvenue à Jersey Shore ». On peut lire sur le réseau social X (ex-Twitter) de nombreux tweets qui dénonce le caractère dangereux de l’émission.
Vers une sanction ?
Après le lancement de « Frenchie Shore », aucune saisie n’étaient enregistrées auprès de l’Arcom. L’émission affiche désormais un avertissement « déconseillé aux moins de 16 ans » sur MTV. Sur Paramount+, la limite est de 12 ans. Un encart sur fond noir indique également : « Ce programme contient un langage, des scènes et des références sexuelles qui peuvent choquer les jeunes téléspectateurs » . L’Arcom doit d’apporter une régulation sur les programmes diffusés à la télévision et ceux proposés par des services de médias audiovisuels à la demande (SMAD). L’agence publique gère MTV France et Paramount+, les deux diffuseurs de l’émission. Pour le moment, aucune sanction n’a été donnée par l’Arcom.