Le Président des Etats-Unis Joe Biden et le Président de la République française Emmanuel Macron ont annoncé à travers un communiqué la mise en place d’un cessez-le-feu entre Israël et le Liban.
« Le Président des Etats-Unis Joseph R. Biden et le Président de la République française Emmanuel Macron ont annoncé aujourd’hui qu’Israël et le Liban ont accepté un cessez-le-feu entre leurs deux pays. […] Elle créera les conditions nécessaires au rétablissement durable du calme et permettra le retour en toute sécurité dans leurs foyers des habitants des deux côtés de la Ligne bleue. […] », ont-ils annoncé dans un communiqué dans la nuit du mardi 26 novembre au mercredi 27 novembre 2024.
Le cessez-le-feu entre Israël et le Liban est effectif depuis ce mercredi 27 novembre à 3 heures du matin (heure de Paris). La durée de ce premier pas vers la « paix » est mise en place pour une durée indéterminée et incertaine. Après plus d’un an d’hostilités aux frontières et deux mois de guerre sur le territoire libanais, cette décision de cessez-le-feu a été salué par un responsable du Hamas qui s’est dit « prêt » à négocier à son tour avec Israël de façon anonyme à l’AFP : « Le Hamas est prêt à un accord de cessez-le-feu et à un accord sérieux pour échanger des prisonniers ». De son côté, Benyamin Nétanyahou, Premier ministre Israélien s’est montré moins enjoué. Il assure que « Si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons ».
Un premier pas vers la paix ?
Un cessez-le-feu ne signifie « pas la fin des hostilités » précise l’ONG Médecins sans frontières sur son site. En réalité, un cessez-le-feu ne met pas fin de façon juridique à une guerre. Cet acte permet d’interrompre les combats entre deux parties durant un conflit. Avec la participation d’un autre pays qui ne doit pas prendre parti, les deux opposants s’engagent à ne pas s’attaquer le temps du cessez-le-feu. Celui-ci peut avoir une durée illimitée ou au contraire précise. Le pays « neutre » demande aux deux pays en conflit de négocier avec des échanges de prisonniers ou encore le retrait de troupes armées.
Durant le cessez-le-feu certaines zones inaccessibles auparavant à cause des conflits deviennent accessibles aux journalistes ainsi qu’aux aides humanitaires. Même si, un cessez-le-feu ne signifie pas que la guerre est terminée, elle permet d’obtenir un temps de pause pour les populations présentes sur place. En quelque sorte, cela peut-être perçu comme étant un premier pas vers la paix.
L’effet contraire ?
Cependant, un cessez-le-feu peut provoquer l’effet contraire et faire durer une guerre. Pendant cette « pause » dans les conflits, les armées peuvent en profiter pour se réarmer et se réorganiser. Afin de réattaquer en étant plus fortes qu’auparavant. L’ennemi attaque par surprise et « viole le cessez-le-feu » dans ce cas-là. Néanmoins, le cessez-le-feu n’a pas vocation à permettre cela. Au contraire, il « permet d’interrompre les combats, de façon définitive ou pas », précise Coline Beytout, conseillère juridique en droit international humanitaire à nos confrères de BFMTV.
La différence entre un cessez-le-feu et une trêve ?
Un cessez-le-feu n’est pas forcément identique à une trêve humanitaire. La trêve permet aux ONG d’accéder à une zone de guerre dans une durée limitée pour porter secours aux personnes dans le besoin. Une façon de protéger les travailleurs humanitaires sans qu’ils ne puissent être victimes d’une quelconque attaque. De ce fait, un cessez-le-feu ou une trêve ne représentent pas un acte de paix. Même si, le cessez-le-feu a pour vocation de mener le conflit vers un désarmement.
Ce qui n’est pas forcément l’objectif principal d’une trêve comme l’explique François Audet, directeur de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaire (OCCAM) et professeur titulaire à l’Ecole des sciences de la gestion (ESG) de l’Université du Québec à Montréal pour le Journal de Montréal : « Le cessez-le-feu va nous amener vers un désarmement, alors que la trêve, c’est plutôt ‘on arrête de se tirer dessus le temps d’un moment, pour X raison, et dès que cette raison est terminée, on reprend les hostilités’« .