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On débriefe pour vous … Espion à l’ancienne, notre agent en maison de retraite

La comédie Espion à l’ancienne prend comme prétexte une enquête sur des vols commis dans une maison de retraite pour offrir un récit tendre et émouvant. 

C’est  quoi, Espion à l’ancienne ? Un an après la mort de sa femme décédée de complications liées à la maladie d’Alzheimer, un professeur à la retraite nommé Charles (Ted Danson) vit seul, enfermé dans la routine. Inquiète, sa fille Emily (Mary Elizabeth Ellis) l’incite à trouver un passe-temps susceptible de lui changer les idées. Contre toute attente, Charles opte pour une activité un peu plus originale que la randonnée ou le macramé : il répond à une annonce publiée par une détective privée, Julie (Lilah Richcreek Estrada). Elle cherche un senior capable d’infiltrer la maison de retraite de Pacific View, afin de démasquer la personne qui a volé le collier d’une des résidentes. Charles intègre l’établissement pour jouer les espions et résoudre le mystère. Tout le monde est suspect, les résidents comme le personnel, et notre agent infiltré va donc essayer d’enquêter discrètement, à l’insu de Didi (Stephanie Beatriz), la directrice de la résidence.

Parmi toutes les séries qui sortent chaque semaine sur nos écrans, il arrive que l’une d’elle émerge sans pour autant avoir été précédée par une grande campagne de promotion. C’est ce qui se passe avec Espion à l’ancienne / A Man on the inside la nouvelle série de Netflix créée par Michael Schur (Parks and Recreation, The Good Place). 

Avec Ted Danson (qui a joué l’un des rôles principaux dans The Good Place, et inoubliable dans la comédie Cheers), la série raconte l’histoire d’un professeur veuf à la retraite, engagé par une détective privée pour une mission d’infiltration dans une résidence pour seniors à San Francisco. Un scénario surprenant mais pourtant inspiré de faits réels, racontés dans le documentaire El agente topo : au Chili, un homme de 83 ans a joué les espions dans une maison de retraite pour enquêter sur les conditions de vie des personnes âgées.

Only robberies in the building

Espion à l’ancienne n’est pas ce qu’elle semble être au premier abord. Sur le papier, on la situerait quelque part entre Only murders in the building et La méthode Kominsky. Pour la première, le format est assez semblable, à savoir une comédie légère avec une enquête old school  dans un espace spécifique. Pour la seconde, des personnages du troisième voire quatrième âge et une réflexion sur des thèmes délicats liés à la vieillesse. Cependant, Espion à l’ancienne s’affranchit rapidement de ces similitudes. D’un côté, au fil des huit épisodes, il devient clair que l’enquête de Charles n’est rien d’autre qu’un prétexte pour aborder des sujets plus profonds tels que la maladie, la solitude des seniors ou la mort. De l’autre, on est à l’opposé de l’ironie acide et désenchantée de la série avec Michael Douglas ; c’est au contraire une série tendre et douce, pleine d’humanité et d’empathie. 

Charles mène l’enquête. En toute discrétion

Certes, il y a une enquête : après tout, Charles est sensé élucider le vol d’un collier. Pour lui, le déménagement dans la luxueuse résidence de Pacific View est d’abord une aventure, une mission passionnante et stimulante d’espionnage après une vie rangée de professeur d’université. La série joue d’ailleurs avec les codes des films d’espionnage, Charles devant apprendre certaines techniques et utiliser certains outils (avec plus ou moins de succès), et les épisodes parodient les titres des grands classiques du genre.

Une enquête comme prétexte

Le véritable sujet de la série est cependant ailleurs. Bien plus que l’enquête, ce sont les relations humaines que Charles noue avec les résidents et les employés qui servent de moteur, ainsi que l’impact que cette « mission » va avoir sur sa vie. Le vol n’est qu’une excuse pour permettre à Charles de rencontrer un grand nombre de personnes, d’en apprendre davantage sur leurs histoires et de se faire des amis (et des ennemis). Et c’est aussi un moyen pour lui de se sentir à nouveau utile. 

Même si certains personnages secondaires sont plus développés que d’autres, il est difficile de ne pas s’attacher à chacun d’entre eux. La douce Beverly (Veronica Cartwright), l’acariâtre Virginia (Sally Struthers), Elliott le grincheux  (John Getz), le sympathique Cal (Stephen McKinley) accro au backgammon ou Florence la romantique (Margaret Avery) : ils ont tous quelque chose d’émouvant. Citons aussi Stephanie Beatriz (Didi, la directrice), Mary Elizabeth Ellis (Emily, la fille du héros) ou encore Lilah Richcreek (la détective). Toutefois, la série est entièrement portée par un Ted Danson exceptionnel, aussi à l’aise dans la comédie que dans l’émotion. 

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Les relations humaines sont au cœur de la série

Une série drôle, délicate et touchante

D’une durée d’environ une demi-heure, les huit épisodes passent à toute vitesse tant tout est fluide, rythmé et bien construit. Espion à l’ancienne comporte son lot de moments comiques, mais ce n’est pas une série hilarante qui n’enchaîne les gags comme d’autres séries de Schur. Et c’est très bien comme ça. Car derrière la comédie, on parle avec justesse et délicatesse de sujets sensibles voire lourds. Bien sûr, certains résidents sont excentriques, on évoque les maladresses d’un Charles catapulté espion, il y a des quiproquos mais, pour l’essentiel, l’histoire se focalise sur le vieillissement, la solitude, le deuil, la maladie. Et malgré cela, grâce à un équilibre parfait entre humour, émotion et tendresse, Espion à l’ancienne est une série feel good  – de celles qui vous font passer du sourire à la petite larme en une seule scène .

Série douce-amère, étonnamment drôle et même réconfortante malgré les sujets difficiles qu’elle aborde frontalement, Espion à l’ancienne est un petit bijou de douceur et de tendresse. Sans jamais perdre son humour ni tomber dans le mielleux, avec un Ted Danson aussi fantastique qu’à l’accoutumée, c’est plus qu’une dramédie, c’est une… Call Your Mom-edy. Une expression que l’on vient d’inventer pour cette série qui nous fait rire, nous touche et nous donne envie d’appeler notre mère, notre grand-mère ou n’importe quelle personne à qui l’on tient. Juste pour lui dire combien on l’aime. 

Espion à l’ancienne
8 épisodes de 25′ environ
Disponible sur Netflix

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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