Ce mardi 24 septembre, l’actrice Claudia Cardinale, légende du cinéma, est décédée à l’âge de 87 ans.
Claudia Cardinale, figure emblématique du cinéma, s’est éteinte à l’âge de 87 ans. Son regard de chat sauvage et sa longue chevelure brune aura fait tourner la tête de nombreux réalisateurs. Ses films les plus notables sont « Le Guépard » (1963) de Visconti aux côtés d’Alain Delon, « Il était une fois dans l’Ouest » (1968) de Sergio Leone ou encore « Cartouche » (1962) de Philippe de Broca aux côtés de Jean-Paul Belmondo.
Encore écolière et déjà un premier film
Aînée d’une fratrie de 4 enfants, Claudia Cardinale a dû déménager plusieurs fois en raison des bombardements de 1942. Sa mère étant originaire de Sicile, elle apprend le sicilien et le français. Elle est scolarisée avec sa sœur à l’école des religieuses de Saint-Joseph-de-l’Apparition à Carthage puis à l’école Paul Cambon. Fascinée par Brigitte Bardot, la jeune Claudia aimait l’imiter comme elle le rapportera plus tard : « Tout le monde m’appelait CC. Mes copines de lycée trouvaient que je ressemblais à Brigitte Bardot. Il faut dire que je l’imitais un peu : la queue-de-cheval, les guiches sur le front, les petites robes à carreaux… ». Encore écolière, elle jouera dans son premier film « Les Anneaux d’or » en 1956, qui lui permettra de devenir une célébrité locale.
Goha : le début d’une visibilité
Elle sera ensuite repérée par Jacques Baratier qui lui offre un rôle dans « Goha » qui remportera le prix « le premier regard – un certain regard ». En 1957, elle remporte le prix de la « plus belle italienne de Tunisie » lors de la Semaine du film italien à Tunis. Elle racontera plus tard qu’elle a été poussée sur scène par quelqu’un alors qu’elle organisait les préparatifs. Dans les années 1960, elle signe un contrat de 7 ans avec la société de production Vides Cinematografica ; puis, en 1958, elle joue dans « Le Pigeon » de Mario Monicelli où elle incarne le rôle de Carmelina. Ce film a eu beaucoup de succès et a permis de développer la carrière de la jeune actrice.
« Meurtre à l’italienne » : un changement dans son jeu
En 1958, elle joue dans « Trois Etrangères à Rome » de Claudio Gora et l’année d’après, elle enchaîne avec le film « Les Noces vénitiennes » d’Alberto Cavalcanti. Toujours en 1959, un tournant dans sa carrière s’opère avec le film « Meurtre à l’italienne » de Pietro Germi où Claudia Cardinale apprend véritablement ce qu’est le métier d’acteur et à prendre ses aises devant la caméra. A ce propos, le réalisateur Federico Fellini décrira Claudia Cardinale d’une façon très élogieuse : « Ces yeux qui regardent de chaque côté de son nez, ces longs cheveux bruns ébouriffés (…) ce visage de biche, de chat, et qui exprime si passionnément le tragique… ».
Le tournant avec Bologini
Sa rencontre avec le réalisateur Mauro Bologini marque un tournant dans sa carrière. En effet, l’actrice déclarera « Avec lui, derrière la caméra, une fois de plus, comme avec Germi, je me suis sentie en confiance (….) Je considère Mauro Bolognini comme un grand réalisateur : un homme d’une rare sagesse professionnelle, d’un goût et d’une culture très sûrs, ainsi que, pour moi personnellement, un ami sensible et sincère ». Elle jouera dans plusieurs de ses films, notamment « Quand la chair succombe » en 1962 ou encore « Liberté, mon amour ! » en 1973.
1963 : la rencontre avec Visconti et Fellini
L’année 1963 est fondamentale pour l’actrice puisqu’elle jouera pour des réalisateurs légendaires : Visconti avec le film « Le Guépard » aux côtés d’Alain Delon et Fellini avec le film « Huit et demi ». Claudia Cardinale parlera avec une grande affection de Fellini : « Avec Federico, je n’ai tourné qu’un seul film. Il m’a fait me sentir le centre du monde : la plus belle, la plus « spéciale » de toutes, la plus importante ».
Elle raconte dans « La matinale » du Monde en 2017 qu’elle tournait les deux films en même temps, deux salles deux ambiances : « Cette époque-là était folle. Car j’ai tourné deux films en même temps (Huit et demi et Le Guépard). Visconti, précis, méticuleux comme au théâtre, me parlait en français et me voulait brune aux cheveux longs. Fellini, bordélique et dépourvu de scénario, me parlait en italien et me voulait plutôt blonde aux cheveux courts. Ce sont les deux films les plus importants de ma vie« . En 1984, elle joue notamment dans « Henri IV, le roi fou » de Marco Bellocchio avec Marcello Mastroianni et en 1991, elle incarne Araxi (Mayrig) Zakarian dans le film « Mayrig » d’Henri Verneuil.