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Trump aurait-il une tendance autoritaire ? 

Depuis son arrivée au pouvoir dans le cadre de son deuxième mandat, Trump durcit sa politique conservatrice en restreignant certains droits comme dans le domaine de l’immigration ou de la presse. Cela couplé à son utilisation massive des décrets, un doute s’insinue sur une éventuelle tendance autoritaire du président.

Accumulation de décrets anti-droits, menaces de censure de la presse, remise en cause du droit à l’immigration…. Trump multiplie les scandales en menant une politique allant de plus en plus contre les droits civils et ce, d’une façon brutale en gouvernent de plus en plus par lui-même à l’aide des décrets présidentiels, contournant ainsi le Congrès. A cela s’ajoute une politique ultra-conservatrice qui va à l’encontre du droit des minorités. Trump aurait-il une tendance autoritaire ?

Le recours extrême aux décrets

Selon le Monde Diplomatique, l’autoritarisme se traduit notamment par la primauté de l’exécutif et la restriction des droits civils et politiques.

Ainsi, on peut émettre ici un parallèle avec la façon dont Trump mène sa politique en utilisant abusivement les décrets présidentiels (donc primauté du pouvoir exécutif). En outre, par le biais de ses décrets contre l’immigration et sa censure de la presse, il s’en prend à des droits fondamentaux garantis par la Constitution. En l’espace de seulement 6 mois, Donald Trump aurait signé 170 décrets présidentiels, donc plus que Biden entre 2021 et 2024. A titre de comparaison, Obama en avait signé 17 lors de son premier mandat et seulement 2 lors de son deuxième mandat. On note ainsi qu’il s’agit là d’une particularité chez Trump de rédiger autant de décrets en si peu de temps.

Ainsi, on remarque que Trump a massivement gouverné seul par ces décrets en prenant des décisions importantes. Il est bon de rappeler qu’un décret présidentiel est un « texte signé par le président par lequel il donne une série de directives à l’intention de son gouvernement et des agences fédérales, leur demandant d’entreprendre (ou d’arrêter) certaines actions » comme le rapporte RTBF. Ces décrets présidentiels ne nécessitent pas l’approbation du Congrès et ne peuvent pas être directement annulés par lui mais il peut les bloquer en retenant des fonds ou en prenant des mesures qui en compliquent l’exécution.

Des décrets allant contre des droits garantis par la Constitution

En outre, émettre des décrets est tout à fait légal, c’est d’ailleurs une délégation du pouvoir législatif vers le pouvoir exécutif. Cependant, c’est son recours massif ainsi que leur contenu qui est inquiétant. Par exemple, Donald Trump a signé un décret qui remet en cause le droit d’asile et le droit du sol qu’il trouve « ridicule ». Cependant, on rappelle que le 14e amendement de la Constitution garantit la citoyenneté à toute personne née aux Etats-Unis et affirme la nécessité de garantir l’égale protection par la loi de tous ceux qui se trouvent sur son territoire.

Ce décret devait entrer en vigueur le 19 février mais il a été suspendu le 23 janvier pour deux semaines par un juge fédéral de l’Etat de Washington. Par la suite, il a même été suspendu indéfiniment sur tout le territoire, alors que les juges l’ont clairement défini comme inconstitutionnel, rappelant que la modification de la Constitution devait passer par le Congrès américain.

De plus, sur les 170 décrets émis, 140 concernent l’immigration. L’argument de Trump a toujours été sa lutte contre l’immigration illégale. Mais cet argument est contestable. En effet, les réfugiés qui avaient déjà, au préalable, reçu une autorisation de sécurité et qui étaient donc tout à fait dans la légalité pour entrer sur le territoire américain, se sont vus refuser ce droit.

Cependant, l’état des centres de rétention où les étrangers attendent avant d’être expulsés du pays est inquiétant, laissant ces populations vivre dans des conditions déplorables. Sur ce point, l’ONG Human Rights Watch a alerté : « Le gouvernement américain maintient en détention de nombreuses personnes qui ne présentent aucun danger pour la sécurité publique dans des conditions qui portent atteinte à leur dignité et bafouent les droits humains fondamentaux ».

La presse menacée ?

Depuis son arrivée au pouvoir, Trump attaque de plus en plus la presse. Par exemple, dans les sujets concernant la défense, les journalistes devront rapporter uniquement des informations approuvées par le Pentagone, même lorsque ces informations ne sont pas classifiées. Si les journalistes n’obéissent pas à cette règle (parmi d’autres), ils risquent la révocation de leur accréditation. Cela va donc à l’encontre du 1er amendement de la Constitution des Etats-Unis qui prévoit de larges protections pour la presse. Nous n’oublions pas non plus sa déclaration choc du 18 septembre dernier : « 97% des télés sont contre moi. Ils ne me font qu’une mauvaise publicité, une mauvaise presse. Ils ont une licence et je me dis peut-être qu’il faut qu’on leur enlève » ; déclaration qui, pour le coup, remet réellement en cause la liberté d’expression.

De plus, désormais, le groupe de journalistes pouvant suivre le président au plus près comme dans le bureau ovale ou dans son avion sera ouvert à de nouveaux médias qui seront choisis par Trump en personne, interférant de fait dans le travail de la presse.

Mais la censure n’apparaît pas seulement dans le domaine de la presse. En effet, Trump a décidé d’interdire une centaines de mots-clés dans des projets de recherche, au risque d’empêcher certains chercheurs d’obtenir une bourse d’étude s’ils travaillent sur ces sujets interdits par Trump. Parmi ces mots défendus, on note « femme », « diversité », « antiracisme », « genre », « changement climatique »…. Le choix de ces mots reflétant bien la politique conservatrice de Trump. Sur ce point, l’historien Brian Sandberg rapporte à Amnesty International : “Aujourd’hui, je ne peux plus postuler pour les bourses fédérales américaines car mes recherches touchent les mots-clés interdits.

Des démonstrations de force qui peuvent s’avérer dangereuses

Evidemment, impossible de ne pas mentionner l’assaut du Capitole qui avait marqué un véritable tournant chez Trump et pour les Etats-Unis tout entier. C’était en 2021, alors que Trump avait perdu les élections présidentielles face à Joe Biden, qu’il avait mobilisé des dizaines de milliers de supporters pour agir contre cette élection, selon lui, truquée. C’est alors que les pro-Trump avaient envahi le Capitole dans une insurrection qui a bien failli virer au coup d’Etat. Sur ce point d’ailleurs, Jack Smith, chargé d’enquêter sur cette période a révélé dans un rapport que « les preuves étaient suffisantes » pour que Trump soit condamné, s’il n’avait pas été réélu.

Quelques années après, de retour au pouvoir, Trump va encore plus loin en envoyant carrément des troupes fédérales dans Washington, pour, selon lui, « nettoyer » la ville « gangrénée par des gangs violents ». Washington a d’ailleurs attaqué en justice Trump pour intrusion de l’armée, qui selon elle, s’apparente à une « occupation militaire forcée subie qui dépasse largement les pouvoirs du président ».

A lire aussi : « Pourquoi Trump et Musk se disputent par média interposé ? »

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