Une femme de 45 ans a été séquestrée pendant près de cinq ans dans un garage, dans un hameau proche de Saint-Molf, en Loire-Atlantique. Les enquêteurs ont arrêté et mis en examen un couple pour séquestration avec torture et actes de barbarie.
Une séquestration inhumaine révélée à Nantes
Pendant près de cinq ans, une femme de 45 ans a vécu dans une captivité terrifiante, cachée dans un garage d’un petit hameau proche de Saint-Molf, en Loire-Atlantique. Personne dans ce village tranquille ne se doutait de ce drame silencieux qui se jouait sous leurs yeux.
Le 14 octobre 2025, profitant d’un moment d’inattention de l’homme qui regardait la télévision, la victime réussit à s’échapper. Elle frappe alors à la porte d’une voisine, qui prévient immédiatement les gendarmes. Fragile, affaiblie et hospitalisée en état d’hypothermie, elle a raconté un calvaire inimaginable.
La femme raconte un calvaire de cinq ans passés enfermée dans des conditions inhumaines. Séquestrée dans un garage, elle dormait sur un transat, sans aucune installation sanitaire. Obligée de faire ses besoins dans des pots ou des sacs plastiques, elle subissait aussi une alimentation dégradante : une bouillie mélangée à du liquide vaisselle.
Une séquestration organisée par une colocataire et son compagnon
Au départ, la victime, une femme de 45 ans, vivait en colocation avec une autre femme dans la maison. Cette cohabitation semblait normale, sans signe apparent de tensions. Mais tout a basculé avec l’arrivée du compagnon de cette colocataire. Rapidement, la victime s’est retrouvée exclue de la maison principale. Le couple l’a contrainte à vivre à l’extérieur, d’abord dans le jardin, puis dans une tente, et enfin dans un garage attenant à la maison.
Les conditions de vie qu’elle a endurées sont effroyables. Selon ses déclarations aux enquêteurs, elle était lavée à l’eau de Javel, un procédé particulièrement humiliant et dangereux, et droguée aux médicaments pour la maintenir docile. Pendant ces années de captivité, le couple a exercé un contrôle total sur la victime, ne lui laissant quasiment aucune autonomie. Les enquêteurs ont découvert qu’ils avaient vidé ses comptes bancaires et détourné ses aides sociales.
La femme de 45 ans avait en réalité « disparu » administrativement depuis 2022, année où elle a divorcé. Personne n’a lancé de recherche malgré cette disparition. La locataire, une aide-soignante de 60 ans, a été placée en détention provisoire. La justice a également mis en examen son compagnon, un homme de 82 ans, mais l’a laissé libre sous contrôle judiciaire.
Le témoignage glaçant du suspect
L’homme de 82 ans, mis en examen pour « séquestration avec torture ou actes de barbarie », a finalement reconnu avoir séquestré la victime, mais son témoignage manque cruellement d’empathie. Lors d’une interview accordée à BFMTV, il a déclaré avec une étonnante froideur : « Je croyais bien faire avec mon amie », en parlant de sa compagne, une femme de 60 ans également mise en examen.
Il a précisé que la victime, âgée de 45 ans, était initialement une collègue de sa compagne, ce qui explique selon lui leur relation complexe. Selon ses dires, la séquestration aurait duré environ « trois ans et demi », bien que les enquêteurs estiment la durée plus proche de cinq ans.
Il a admis enfermer la femme dans le garage de la maison, mais il a minimisé la gravité des faits, parlant de « disputes » qui ont dégénéré, sans reconnaître les conditions inhumaines vécues par la victime. Son attitude distante et son absence apparente de remords ont profondément choqué les enquêteurs et la population locale.