« A house of dynamite » est dispo depuis une semaine sur Netflix et fait vraiment parler de lui grâce à un scénario redoutable.
De quoi ça parle ?
Un film les deux pieds dans l’actualité sur une menace sur le territoire américain … et sur le monde entier. Un missile décolle dans le Pacifique sans que les Américains ne comprennent d’où il est parti. Mais sa trajectoire est claire : il va frapper Chicago dans 20 minutes entraînant la mort de 10 millions de personne. Faut-il réagir et entraîner le monde dans une guerre nucléaire ? Ou espérer que ça s’arrête là et ne pas surréagir ?
« Personne ne commence une guerre nucléaire ? » Et pourtant si, quelqu’un l’a fait et le film A house of dynamite de Kathryn Bigelow s’attarde non pas sur qui ou pourquoi mais sur comment la première puissance nucléaire mondiale va réagir. Avec une intrigue qui s’étale sur une vingtaine de minutes, la réalisatrice nous propose un film qui dure 1h50 et qui va raconter l’histoire sous 3 points de vues différents dont celle très attendue du Président des Etats-Unis, incarné par l’excellent Idris Elba, que l’on découvrira en toute fin de film. Chaque point de vue s’arrête quelques semaines avant l’impact sans que l’on sache si la bombe a vraiment explosé. C’est un film qui assume d’être une réflexion pleine et entière sur le péril atomique. Avec les conflits plus ou moins larvés que le monde connaît, il résonne avec une force certaine.
On aime ?
A house of dynamite est un film absolument brillant qui vous prend aux tripes sans jamais vous lâcher. S’attachant à être au plus près des personnes, la réalisation enlevée de Bigelow les suit comme si elle filmait un documentaire, un reportage en immersion, un peu comme Paul Greengrass filmait le centre de gestion de crises dans le bouleversant Vol 93. Faisant écho à la situation mondiale tendue, A house of dynamite est une mise en situation, comme une répétition générale d’un monde au bord de l’abîme et qui ne se rend compte de rien. A l’image de ces nombreuses de vies quotidiennes que nous présente le film dans lesquelles personne ne se doute de ce qui en train d’arriver. Cette dichotomie entre les situations est absolument terrifiante. Et la réponse que le film apporte à cette problématique l’est tout autant et est sans doute la réponse la plus intelligente qui soit car la seule qui n’escamote pas toute l’expérience vécue durant 1h50. Mais c’est aussi LA solution qui fait réagir tout le monde.
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Le monde va mal, très mal et ce film en est une sacrée réponse. il s’inscrit dans une mouvance plus ou moins récente d’un monde qui bascule vers quelque chose à l’image d’un autre très bon film de la plateforme, Le monde après nous avec Julia Roberts, qui pourrait être l’autre facette de cette histoire, celle de cette vie ordinaire. Ou encore Civil War qui questionne là davantage sur les dérives du pouvoir américain.
Mais si vous avez aimé le film de Bigelow, redécouvrez un film moins connu produit par George Clooney, « Point limite » sorti en DVD en 2001 : suite à un dysfonctionnement, un avion américain reçoit l’ordre de larguer une bombe atomique sur Moscou et ce en pleine guerre froide. Et comble de l’horreur : les pilotes ont atteint le point limite où ils ne doivent plus tenir compte d’aucune information qu’ils reçoivent. Là aussi la décision prise pour « sauver le monde » est glaçante !