L’offre série de la plateforme TF1+ continue de s’étoffer avec des séries lancées à une époque par France Télévisions. La preuve avec Rani.
La série télévisée « Rani » est une aventure captivante qui transporte les téléspectateurs au cœur de l’histoire du XVIIIe siècle. Adaptée de la bande dessinée éponyme créée par Jean Van Hamme et dessiné par Alcante et Francis Vallès, la série met en scène l’actrice Mylène Jampanoï dans le rôle principal, incarnant le personnage de Jolanne de Valcourt. Sa performance donne vie à cette héroïne hors du commun, marquée par sa force, sa résilience et son esprit de vengeance.
De quoi parle Rani ?
L’intrigue de « Rani » se déroule dans un contexte historique empreint de tensions politiques et sociales. Jolanne de Valcourt, une jeune aristocrate française, voit son destin bouleversé par la trahison de son demi-frère, Philippe de Valcourt. Manipulée et acculée par ce dernier, elle se retrouve accusée à tort de meurtre et condamnée à s’exiler en Inde. C’est là qu’elle se réinvente, devenant une figure influente dans un monde dominé par les intrigues coloniales.
Rani, à travers ses épisodes, peint le portrait d’une femme prise dans la tourmente de l’histoire, confrontée aux préjugés de son époque et déterminée à prouver son innocence. Son voyage en Inde n’est pas seulement géographique, mais aussi symbolique, marquant sa transformation d’une noble déchue en une femme de pouvoir et de liberté. Elle s’impose progressivement, naviguant dans un monde parfois hostile avec astuce et audace, armée de son intelligence et de sa détermination à survivre et à triompher.

Un cadre prestigieux pour une aventure intense
Le cadre exotique de l’Inde du XVIIIe siècle offre une toile de fond riche et colorée à cette saga. Les décors somptueux et les costumes d’époque plongent les spectateurs dans une période fascinante où les enjeux politiques entre les puissances coloniales étaient complexes et souvent violents. La série ne se contente pas de raconter une histoire individuelle, mais elle explore également les dynamiques de pouvoir et de corruption qui régnaient à l’époque.
« Rani » est une série qui mêle aventure, drame et romance, tout en abordant des thématiques universelles telles que la quête de justice, l’amour, et la lutte pour l’égalité. La nature épique de l’histoire est accentuée par une réalisation soignée qui ne lésine pas sur les moyens pour recréer fidèlement l’époque. Les batailles, les alliances politiques, et les intrigues de cour ajoutent au suspense et au charme de la série.

On regarde ou pas ?
Lors de sa diffusion avant les fêtes en 2011, Rani était un projet très attendu, jouissant d’une grand campagne promotionnelle intense et un budget conséquent de 14 millions d’euros qui se voit à l’écran. Auprès de la presse, c’était une époque où France 2 mettait les petits plats dans les grands quand elle croyait à une série, ce fut le cas avec Rani.
On sentait que la chaîne voulait se donner les moyens et l’on y croyait tous, même si la série a divisé. C’était une époque où l’on aimait allègrement taper sur la fiction de TF1 ou de France Télévisions, valorisant celles de Canal+ et de Arte qui démarrait juste. Et pourtant, nous n’avions pas boudé notre plaisir face à cette proposition ambitieuse, adaptant la BD éponyme de Jean Van Hamme (Largo Winch).

Certes, Rani a souvent souffert d’un soucis de rythme mais elle s’approprie ces grandes séries d’aventure que l’on a vu arriver à la télévision française dans les années 80 et venant d’Europe, à l’image de Sandokan avec Kabir Bedi (découvert notamment sur la 5) soit de l’aventure à grand spectacle passant par tous les continents pour trouver un point culminant dans un territoire lointain.
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Si tout le casting n’est pas au même niveau, quel plaisir d’y voir dans un de ses premiers rôles télé, l’excellent Antoine Gouy dans la peau de Charles de Bussy, mais Doudou Masta ou encore Jean-Hugues Anglade. Mais la série vaut surtout pour la redécouverte de Mylène Jampanoï, découverte quelques années plus tôt dans Sous le soleil et qui avait beaucoup fait parler sous la direction de Pascal Laugier dans Martyrs. Elle trouve ici un rôle magnétique et de femme forte, héroïne des temps modernes dans cette série qui aurait sans doute mérité encore plus d’audace pour davantage convaincre les spectateurs.