Aux urnes, citoyens ! Candidat aux législatives des Français de l’étranger en Amérique du Nord, Antoine Treuille nous présente les grandes lignes de force de son engagement en direction de la jeunesse ainsi que sa vision sur plusieurs sujets sociétaux. Des racines et des ailes, des souvenirs et des projets, un héritage et une espérance… A lire !
1 / Quel regard portez-vous sur la mobilité et l’expérience de vie à l’international des jeunes ?
Ayant moi-même étudié à Columbia University (New York City) au temps où les séjours d’étude à l’étranger n’étaient pas aussi répandus qu’aujourd’hui, je suis profondément attaché à la mobilité internationale des jeunes.
En plus des atouts professionnels évidents tirés d’une expérience internationale, l’expatriation offre également la possibilité d’un enrichissement personnel unique. La généralisation de la mobilité des étudiants et des jeunes adultes apporte ce qu’il manque trop souvent à l’éducation française : l’ouverture sur le monde et le souci du développement personnel. De plus, certains pays étrangers offrent aux jeunes Français de multiples opportunités qu’ils n’auraient pas forcément eues en France. Un pays comme les Etats-Unis par exemple permet à ceux ayant l’esprit d’innovation et d’entreprise de réaliser plus facilement leurs ambitions que dans notre pays. Lors de mes différentes réunions électorales j’ai été très touché par des témoignages de personnes m’affirmant que ce pays leur avait réellement donné leur chance.
2/ Comment et par quels nouveaux projets, les députés des Français de l’étranger qui siègeront à l’Assemblée nationale pourront permettre à la jeunesse d’être plus à l’aise avec le mot « Entreprendre » ?
Les jeunes sont déjà à l’aise avec l’idée d’entreprendre, sans parfois même sans rendre compte. Ils entreprennent de multiples manières : en s’engageant dans des associations, en créant des blogs ou sites Internet… Je pense que toutes ces activités, à l’instar du volontariat ici, devraient être valorisées car elles font également partie de l’expérience.
Quelle chance d’entreprendre à 20 ans : en cas d’échec les opportunités pour rebondir ne manquent pas ! Nos jeunes sont tellement pleins d’idées, il serait dommage de tous les laisser partir à l’étranger. Vous connaissez sûrement les Faguo Shoes, et bien ce sont de jeunes étudiants en école de commerce qui ont inventé et commercialisé le concept de ces tennis “environmentaly friendly”.
Cela étant il faut que la législation encourage l’esprit d’initiative de nos jeunes et les soutienne, sans oublier les expatriés. Vivre dans un pays étranger loin de ses proches n’est pas chose facile. Dans une telle situation, un souci administratif peut paraître insurmontable. Pour alléger le poids de ces démarches souvent complexes, je souhaite renforcer les réseaux consulaires et développer et promouvoir les services consulaire en ligne, avec des horaires étendus, pour répondre à toutes les questions des Français de l’étranger. Nos jeunes qui innovent devraient trouver dans les consulats des professionnels capables de les aider dans leurs démarches.
Par ailleurs, les étudiants entrant dans la vie active font souvent face au problème de la reconnaissance de leurs diplômes à l’étranger. Je souhaite défendre la reconnaissance et l’équivalence des diplômes français en Amérique du Nord, pour que les étudiants et jeunes français y résidant puissent faire valoir l’intégralité de leur expérience.
3/ Que pensez-vous de la « Charte de la jeunesse » transmise à l’ensemble des candidats à la députation des Français de l’étranger dans la première circonscription ?
Ce type d’initiative est indispensable pour orienter le débat sur des sujets essentiels. Je ne peux qu’être d’accord avec les idées développées dans la Charte de la jeunesse, elles recoupent d’ailleurs souvent mes propositions.
J’ai été particulièrement sensible à l’idée de promouvoir la notion de prise de risque dans la culture française : je suis intimement convaincu que les expériences des Français de l’étranger devraient être une source d’inspiration pour la France.
4/ Que pensez-vous de l’expérience d’universités canadiennes qui permettent à des jeunes de démarrer une activité protégée et aidée par des législations incitatives au milieu d’une ambiance véritablement stimulante ?
Il est évident que le modèle de l’université à la française est en crise. La récente réforme qui accroît leur indépendance est un premier pas vers la refonte massive du système. A l’avenir, il faudra sans aucun doute s’inspirer de nos amis canadiens et américains, tout en conservant une certaine spécificité française, s’inspirant aussi des réussites des grandes écoles ou de certaines écoles privées.
En plus d’être un lieu de savoir, l’université doit être une première étape vers la vie active. Il faut ainsi développer les ponts avec les entreprises. Regardez le succès de certains jeunes en apprentissage, qui n’ont pas fait le choix d’études longues. Ils sont assurés d’avoir un métier. L’entreprise doit rentrer davantage dans les universités, bien avant le et ces dernières intégrer un peu plus de « pratique ».
5/ Existe-t-il aujourd’hui en Amérique du Nord et dans le monde des modes de gouvernance dans la décision publique ou dans la sphère privée qui se distinguent par leur caractère innovant ?
Les entreprises travaillant sur les hautes technologies ou sur les réseaux sociaux proposent souvent des méthodes innovantes par rapport à celles des entreprises traditionnelles. Elles prennent en compte les modes de vie et de travail de leurs employés. Je pense par exemple à Google qui est très soucieux de la qualité de vie de ses employés. Le travail doit être un endroit où l’on a envie de se rendre. De même, l’organisation en technopôle type Sillicon Valley ou dans une moindre mesure, Sophia Antipolis en France montre une très grande efficacité.
Le domaine public est régulièrement critiqué pour son manque d’adaptation à la modernité. Même si des progrès restent à faire, il me semble que la décision publique évolue dans le bon sens, avec plus de services dématérialisés accessibles à tous. Par ailleurs, les initiatives de démocratie participative fleurissent à tous les niveaux de gouvernance, même au Parlement avec le référendum d’initiative populaire adopté en 2008 (qui doit encore entrer en vigueur). D’autre part les associations ont le droit de cité même si on est encore loin du lobbying à l’américaine. Mais l’implication grandissante des associations dans le processus de décision publique est sans conteste un grand progrès.