Xavier Bertrand s’est exprimé ce weekend: « S’il [le premier ministre britannique] continue à ne rien proposer d’autre, laissons partir les migrants et que Monsieur Cameron gère sa politique à sa façon, mais sur son île ». Alors que faire pour aider ces migrants toujours plus nombreux à risquer leur vie ? 1700 tentatives d’intrusion ont étés comptées sur le site d’Eurotunnel dans la nuit de dimanche à lundi.
A Calais: on cherche un responsable
Alors que la ville du nord de la France est un point de passage obligé vers l’Angleterre, les autorités locales s’agacent du manque d’investissement de l’Angleterre dans le problème. « Nous ne demandons pas l’aumône. Nous demandons le règlement du problème. (…) Les demi-mesures ne régleront plus rien. Il faut prendre ce dossier à bras-le-corps » a déclaré Xavier Bertrand, député de la région. Patrick Weil, historien spécialiste de l’immigration, s’est exprimé sur France3 le 29 Juillet et en a appelé à l’Union Européenne et aux Etats-Unis. Pour lui, le Royaume-Uni doit « prendre conscience » qu’il a une frontière franchissable par la terre. Cela implique la mise en place de contrôle plus poussé sur leur territoire. « On a intérêt à demander (…) une conférence internationale pour que les américains, l’Arabie Saoudite, l’Australie qui ont participé aux guerres (…) prennent leur part de la responsabilité de cette affaire ».
À Calais, les migrants s’installent dans « la Jungle » en attendant de tenter leur chance dans l’Eurotunnel. Ils vivent dans des conditions de vie insalubres et les associations ne sont pas en mesure de leur fournir toute l’aide dont ils auraient besoin.
Ce que nous vivons à Calais est exactement la même chose que ce que nous faisons vivre aux Italiens à Vintimille. http://t.co/m1Xv0Tc8t1
— François Bayrou (@bayrou) 3 Août 2015
A Paris: la municipalité délaisse le problème
Dans la capitale aussi, les migrants sont en quête de solution pérenne. Ce vendredi, 200 réfugiés se sont installés dans un lycée désaffecté du XIXème. Les riverains, partagés sur le sujet, ont été invités à les rencontrer ce weekend. Certains acceptent ce « squat » comme une solution de l’instant, d’autres se sont lancés dans une pétition afin de s’opposer à cette installation. Mais tant pour les associations que pour les parisiens, la mairie fait la sourde oreille. «La mairie a proposé une solution pour certains d’entre eux, mais souvent loin de Paris, sans aide financière, sans nourriture et sans accès aux soins. Ils sont donc repartis dans la rue. Il y a plus de 11 millions de mètres carrés vacants à Paris mais la mairie ne veut rien faire.» ont expliqué des bénévoles au journal Libération. «Qu’est-ce que la mairie a prévu pour eux ? Quelle est sa ligne de conduite ?» des questions posées par les riverains qui restent sans réponses.
A la cité de la mode à Paris, les fêtards du Wanderlust dansent au-dessus des migrants. Installés sur les docks quand les degrés remontent, ils sont plusieurs centaines. Les « invisibles » de la ville de Paris ne sont souvent que de passage, voulant rejoindre Calais puis l’Angleterre. Mais trouver des solutions durables de logement et d’assistance sociale paraît urgent tant dans le nord du pays que dans la capitale. Ils sont d’autant plus nombreux que la situation au Moyen-Orient et en Afrique ne semble pas aller en s’améliorant.