L’exposition Warhol Underground nous plonge au cœur des sixties New-Yorkaises. La directrice du centre Pompidou de Metz Emma Lavigne a recréé le fabuleux laboratoire artistique argenté de la 37e rue ouvert en 1964 par Warhol : la Silver Factory.
Le centre Pompidou de Metz met Warhol à l’honneur, mais d’une manière tout à fait innovante. L’exposition propose de découvrir l’oeuvre protéiforme de Warhol en la contextualisant. Plus qu’un défilé de photos, peintures, films et installations, Warhol Underground retrouve l’atmosphère créatrice qui a animé la jet-set des sixties.
La Silver Factory : mythe des sixties new-yorkaises
En 1964, alors que Warhol s’est déjà fait un nom auprès des plus grandes galeries d’art de New-York, il ouvre la Silver Factory. Nommé ainsi à cause de ses murs argentés et de son ambiance loft underground, l’atelier est ouvert à tous ceux qui sont intéressés par l’art expérimental.
Dès la première salle de l’exposition, on entre dans la Silver Factory en présence des plus grands artistes de la décennie. Les photos de Stephen Shore, Nat Finkelstein, Billy Name et Steve Shapiro trônent fièrement comme des preuves du succès du projet de Warhol.
Certains iront jusqu’à dire que la Silver Factory à été la plus grande œuvre de Warhol. Elle est totale. Elle devient l’expression d’un certain art de vivre.
La clique Warhol
« Je n’ai jamais voulu être peintre, j’ai toujours voulu être danseur de claquettes » disait-il. La clique Warhol, ce sont ceux qui lui ont permis d’être celui qu’il ne pouvait pas être seul. Il y a eu Merce Cunningham et puis la période Velvet avec Lou Reed, John Cage, Sterling Morrison, Maureen Tucker et bien sûr Nico.
Le génie de cette exposition est de redonner vie et profondeur aux œuvres de la clique Warhol. Elles sont toutes exposées et confrontées dans un même espace ce qui permet de prendre conscience de la diversité des médiums utilisés par cet artiste hors norme.
Même si Warhol n’a jamais pu être danseur de claquette tel qu’il en affichait l’ambition, il a trouvé grâce à la Silver Factory un moyen de toucher à tout. Par exemple, son appétit pour la danse a été satisfait par sa collaboration avec le chorégraphe Merce Cunningham pour qui il a créé les Silver Clouds, ballons argentés qui deviennent le décor du ballet RainForest.
Exploding Plastic Inevitable
Point d’orgue de l’exposition, la gigantesque Exploding Plastic Inevitable est reconstituée pour la première fois en France. Cette installation de 17 vidéos projetées simultanément sur fond musical des Velvet achève de nous faire entrer dans l’intimité des grands des sixties.
On remercie Emma Lavigne de nous donner plus à voir que les célèbres Marilyn.
Warhol Underground au centre Pompidou de Metz jusqu’au 23 novembre