Maison fondée en 1946 par Pierre Balmain, sa marque éponyme est un symbole fort la couture française. Après de nombreuses tourmentes, la firme a su se revitaliser régulièrement afin de faire des « come back » fulgurant, comme nous avons pu le constater il y a quelques années.
C’est au 44 rue François 1er dans le 8ème arrondissement de Paris, que la griffe Balmain ouvre ses portes en 1946. Cette maison de couture peut aisément se définir comme étant, à l’époque, un des parangons de l’élégance française. La mode noire d’après-guerre est remise au goût du jour, le tout galbé de volumes très pointus et élaborés, apportant l’admiration de toutes les célébrités et têtes couronnées de cette période. Toujours considéré comme sophistiqué, le style de Pierre Balmain illustre une image active, moderne voir désinvolte de la femme.
C’est l’époque du lancement du parfum « Jolie Dame », que le couturier définira ainsi : « Le parfum de l’aventure pour les soirs de passion et d’enchantement ». L’écrivain Gertrude Stein définit alors la touche Balmain comme le « New French Style ». En 1956, la maison affluant sous les commandes, elle augmente considérablement le nombre d’employés. Mais ce n’est qu’en 1970 que Balmain obtient une reconnaissance internationale, le couturier décide alors de se lancer dans le prêt-à-porter. Cependant, gravement malade, Pierre Balmain meurt en 1982, laissant alors à néant son élan créatif. C’est le début du gouffre pour la marque, Erik Mortensen, bras droit de Pierre Balmain, reprend la maison jusqu’en 1990, mais en vain.
Fort heureusement, en 1992 Oscar de La Renta fait part de son talent en reprenant la direction artistique de la maison. Ses collections, plus sophistiquées les unes des autres permettent à la marque de renouer avec de nombreuses stars comme Nancy Reagan ou bien Ivana Trump. Néanmoins, nouveau coup dur pour la griffe, Oscar de La Renta quitte le navire en 2002. La laissant dans le néant et l’oubli le plus total durant 4 ans. N’ayant pas dit son dernier mot, c’est le styliste Christophe Decarnin qui va faire renaître Balmain de ses cendres. Un vent rafraîchit alors la maison, le glamour est illustré dans chacune de ses collections rappelant l’esprit « princesse des années 50 » que Pierre Balmain montrait. Decarnin va alors axer ses pièces sur le thème du soir.
Comme on le constate ci dessus, Christophe Decarnin conserve cet aspect glamour tout en modernisant les silhouettes, bien plus courtes et ornées de glitters. Quoi qu’il en soit, les coupes demeurent plutôt strictes. Cet esprit de soirée, extrêmement raffiné redonne à l’illustre maison son anatomie élitiste. Preuve de son succès, les célébrités renouent avec Balmain. En avril 2011, Olivier Rousteing prend la place de Decarnin tout en continuant cette relève caractérisée par un succès largement assumé et reconnu.
On se souvient tous de Kanye West exhibant son jeans Balmain… Après cela conserve-t-il vraiment le style que Pierre Balmain voulait apporter à sa maison ? L’image bling bling qu’évoque le rappeur est bien loin de celle figurant chez Ivana Trump (bien que maintenant…). Les temps changent me direz vous ?
Charles des Portes