Titulaire d’une invitation pour le BNP Paribas Masters de Bercy, Lucas Pouille était très attendu. Depuis sa révélation il y a deux ans à Roland Garros, le gamin du Nord progresse, à son rythme. Suffisant ?
Après avoir atteint son meilleur classement en août dernier (63ème mondial), l’on sent une sorte de stagnation dans le jeu de Lucas Pouille. Son coup droit arrive toujours à trouver des angles incroyables, mais son revers et sa régularité lui ont coûté cher en fin de saison, et notamment lors de la tournée asiatique (trois matchs, trois défaites).
Le protégé de Yannick Noah arrive donc à Bercy avec l’étiquette du joueur qui n’aspire pas à un résultat. De quoi retirer de la pression quand on joue à domicile. Et son début de match nous donne raison. Percutant, il remporte assez aisément un premier set (6-3) face à Jeremy Chardy, en difficulté après les grosses batailles durant les troisième et quatrième jeux.
Pouille, le mental à la française ?
Il est de coutume d’ironiser sur le mental de nos joueurs français. Le problème est qu’après ce match, Pouille ne fait mentir personne. En position de force après le premier set, son jeu se disloque petit à petit, avec notamment des doubles fautes gênantes dans des points importants. C’est d’ailleurs sur une énième de ces fautes qu’il perd le deuxième set. La suite ne s’améliore guère, et Jéremy Chardy l’emporte en trois sets: 3-6, 6-3, 6-2.
Déçu par sa défaite, mais satisfait de voir les progrès effectués en comparaison de l’année dernière (il avait été éliminé par Federer en huitième de final) : « Ce n’est pas parce que j’ai été moins loin dans le tournoi que je joue moins bien. Je me déplace mieux, je suis plus précis. Au lieu de taper fort pour voir la balle revenir, je trouve des angles plus courts, mieux placés. Je peux encore gagner en vélocité, mais ça avance dans le bon sens ». Un bon sens que le joueur de 21 ans va creuser pendant sa préparation d’avant-saison. Il passera 5 semaines à Dubaï avec son coach avant la tournée australienne.