Une opération policière menée par 300 gendarmes a eu lieu à 6 h 30 lundi 18 janvier autour d’un campement de gens du voyage proche de la gare de Moirans. Cette commune de l’Isère avait été le théâtre de violences en octobre dernier.
Le 20 octobre 2015, une cinquantaine de gens du voyage avaient saccagé un restaurant ainsi que la gare de cette ville de 8 000 habitants, brûlé des voitures et empêché la circulation de plusieurs trains, sans faire de blessés. Ils réclamaient qu’un détenu de 24 ans puisse assister aux obsèques de son frère de 17 ans tué dans un accident de la route. Le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, avait annoncé au moment des faits que certains suspects avaient été identifiés et qu’il s’agissait désormais «de déterminer qui a fait quoi».
Les principaux suspects arrêtés
Selon le magistrat, plusieurs émeutiers avaient été «photographiés ou vus avant qu’ils ne soient cagoulés». Les gendarmes ont également pu exploiter des éléments d’ADN au cours de l’enquête, qui se déroule dans le cadre d’une information judiciaire contre X ouverte le 12 novembre par le parquet de Grenoble. Les principaux suspects auraient été arrêtés aujourd’hui (15 personnes, dont certaines ne font pas partie de la communauté des gens du voyage) et les auditions commenceront «dès que possible», selon le procureur de Grenoble Jean-Yves Coquillat. «Les perquisitions ont permis de saisir certains objets intéressant l’enquête», a-t-il également indiqué.
La « fermeté républicaine«
En août 2015, des violences similaires s’étaient déroulées lors du blocage de l’autoroute A1 par des gens du voyage à Roye, dans la Somme. Face à ces incidents successifs, le gouvernement avait été accusé de laxisme. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’était rendu à Moirans au lendemain des émeutes et le Premier ministre Manuel Valls y avait affirmé le 6 novembre que leurs auteurs ne bénéficieraient d’«aucune impunité». Dans un message publié sur Twitter lundi 18 janvier, M. Valls s’est félicité de l’opération à Moirans et a évoqué la «fermeté républicaine», estimant que la justice et l’Etat étaient «au rendez-vous». Quant aux douze personnes arrêtées pour les violences commises à Roye le 31 août, elles doivent comparaître devant le tribunal correctionnel d’Amiens les 4 et 5 février prochains.
Fermeté républicaine à Moirans : la justice, l’État sont au rendez-vous.
— Manuel Valls (@manuelvalls) 18 Janvier 2016