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La réforme du collège : les classes bilangues

Vendredi 22 Janvier Najat Vallaud-Belkacem, a convoqué la presse autour du thème « stratégie langues vivantes » aux vues de la réforme du collège 2016. Lors de cette conférence, la ministre de l’Education nationale a déclaré vouloir « remodeler » la carte scolaire et renforcer la pratique de l’allemand en l’ajoutant dans 1000 établissements supplémentaires.

Classe bilangue de « contournement » ou de « continuité » ? Telle est la question. Ces mots choisis par Najat Vallaud-Belkacem lors de la conférence sur la stratégie des langues vivantes avaient pour objet de mettre au clair les intentions de la réforme du collège 2016. En effet, le printemps dernier les déclarations de la ministre de l’Education quant aux langues vivantes avaient provoqué de vives réactions chez les politiques – Chantal Jouanno, Jean-Marc Ayrault – ; des grèves menées par le corps professoral; ces propos avaient également eu une forte résonance outre-Rhin, car les autorités allemandes craignaient de voir disparaître l’enseignement de l’allemand dans les programmes scolaires français.

La ministre de l’Éducation a pris acte des mécontentements du corps professoral . Mais, elle entend toujours mettre fin aux classes bilangues de « contournement ».

L’essentiel de la réforme

Selon Najat Vallaud-Belkacem, aujourd’hui en France, il existerait 50% de classes dites de « continuité » – correspond aux classes où les élèves ont fait une langue vivante autre que l’anglais en primaire de fait apprennent une deuxième langue dès la classe de 6e – et elle entend les renforcer dès septembre 2016 en passant à 70% de classes bilangues de « continuité ».

Pour cela, « un effort exceptionnel est donné à l’allemand », dit-elle. Ainsi, 1000 établissements supplémentaires enseigneront l’allemand à la rentrée. Par conséquent, l’allemand sera enseigné dans 3800 écoles en France contre 2800 aujourd’hui. De plus, 200 écoles supplémentaires pourront enseigner une langue autre que l’anglais et l’allemand.

 » il n’existera pas à la rentrée 2016 de possibilité pour un élève qui n’aurait pas fait à l’école primaire une autre langue que l’anglais d’accéder en classe de 6e à deux langues »

Najat Vallaud-Belkacem est ferme. A la rentrée 2016, toutes les classes qu’elle qualifie de « contournement » seront supprimées dans un souci d’équité. En effet, le ministère de l’Éducation juge ces classes élitistes car, elles seraient réservées à une minorité soit 16% des élèves. De fait, ce système ne répond plus à la nouvelle réforme de l’éducation qui entend diversifier et démocratiser l’apprentissage des langues.

In fine à la rentrée prochaine, les écoliers pourront commencer à apprendre une langue vivante dès la classe de CP et l’apprentissage de la deuxième langue vivante se fera en 5e au lieu de la classe de 4e.

Imbroglio autour de l’apprentissage des langues vivantes

Si cette nouvelle déclaration a ravi certaines personnes, quelques flous demeurent quant à l’efficacité de certaines mesures.

 » On ne peut que se réjouir de ces déclarations mais le problème c’est que, ces ouvertures ne compensent pas la fermeture des classes bilangues, qui permettent l’enseignement de deux langues étrangères dès la 6ème et des sections européennes » déclare Thérèse Clerc, présidente de l’Association pour le développement de l’enseignement de l’allemand (ADEAF).

Les mesures prises par le ministère semblent créer de fortes disparités entre les académies. Si dans l’académie de Paris toutes les classes bilangues seront maintenues, dans d’autres académies comme Lyon, Poitiers et Rouen, entre 70 et 75% de suppressions devraient être enregistrées.

La suppression de ces classes bilangues pose bien évidemment la question du chômage alors que le président Hollande s’était fixé comme objectif de créer 60 000 emplois dans l’enseignement d’ici la fin de son mandat. De plus cette nouvelle réforme risque très fortement de délocaliser les classes bilangues dites de « contournement » vers la primaire car certaines personnes seront tentées d’étudier une langue autre que l’anglais en primaire afin de bénéficier d’une seconde langue une fois en classe de 6e.

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