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A Bali, Gary Bencheghib se bat pour la cause environnementale

A 21 ans Gary Bencheghib est un réalisateur de documentaires activistes. Français d’origine, il a très rapidement quitté l’Hexagone pour s’installer avec sa famille à Bali. Sensible aux questions environnementales et écologiques, il a réalisé un documentaire sur l’évolution de l’île « The Reclamation ».

Radio VL: Bonjour, Gary Bencheghib, peux-tu nous détailler ton parcours ?

Gary Bencheghib: Je suis originaire de Paris mais avec ma famille, nous avons déménagé à Bali quand j’avais 9 ans, car nous sommes tombés amoureux de cette île. Cependant depuis quelques années, j’ai assisté à la profonde transformation de l’île. J’ai décidé d’agir en fondant une association « Make a change for Bali » pour sensibiliser la population locale sur la question écologique, notamment par le biais de la musique. On a commencé par organiser des nettoyages sur les différentes plages de Bali, on incorporait la musique dans des sessions de sensibilisation. Cela m’a permis de rencontrer de nombreux musiciens. A 15 ans, j’ai organisé un concert avec 5 000 personnes sur la plage la plus populaire de Bali. Ce fut un évènement fondateur, car cela m’a permis de toucher la presse et de réaliser que mes efforts n’étaient pas vains. Par la suite, Nile Rodgers m’a parrainé avec sa fondation We are family Foundation qui m’a fourni de nombreux et précieux conseils.

Le grand musicien soutient et parraine Gary Bencheghib

Le grand musicien soutient et parraine Gary Bencheghib

15 ans, c’est très jeune. As-tu eu du mal à te faire accepter par la population locale ?

Oui, à 15 ans, ce n’est pas simple de se faire accepter. Ils se demandaient souvent pour qui je me prenais surtout en tant qu’expatrié. Le fait de travailler avec les groupes de musique locaux, comme Superman is dead, m’a réellement aidé. C’était principalement leur image que l’on utilisait.

Pourquoi les questions environnementales et écologiques te touchent autant ?

Dès mon plus jeune âge, j’ai eu la chance de voyager autour du monde. En plus, j’adore surfer et au fur et à mesure, j’ai vu les océans et les rivières se remplir de déchets et surtout de plastique. Cela m’a réellement choqué, à un tel point que j’ai voulu agir et faire ma part du travail pour protéger notre environnement. En 2050, des études disent qu’il y aura davantage de plastique de poissons, c’est une véritable catastrophe. On doit tout faire pour l’éviter.

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Entretien avec le grand prêtre Ida Pedanda Gunung pour « The Reclamation »

Maintenant, tu es devenu un pro du documentaire, comment as-tu appris ?

Je regardais énormément de documentaires. Je suis un grand fan du site Vice, avec lequel j’ai travaillé récemment. J’adore aussi les films activistes, ceux tournées « behind the scene », façon caméra caché. Un de mes préférés est « The Cove », oscarisé en 2009 qui traite des massacres des dauphins au Japon.
Par la suite, en 2013, j’ai intégré la New York Film Academy, en 2013. C’est une formation intense avec 14 heures de cours par jour étalées sur 11 mois. Cela m’a permis d’apprendre et de réaliser mes premiers documentaires. J’ai tourné en Californie, où le gouvernement avait prévu de construire un gigantesque complexe de 22 000 chambres. Nous avons lancé une pétition pour convaincre les autorités d’abandonner le projet. On a récolté assez de signatures et de preuves scientifiques pour démontrer l’aspect négatif de celui-ci, du coup, il n’a jamais vu le jour.

En 2012, tu as réalisé un documentaire « Boats of the Jamaica Bay » primé et diffusé aux quatre coins du monde, quel était le sujet ?

C’était un reportage sur New-York et son environnement, un de mes premiers documentaires fait avec l’école. Il a gagné 3 festivals et fut joué partout dans le monde. C’est l’histoire de la Jamaica Bay, qui se trouve près du Queen’s. En 2011, à la suite de l’ouragan Sandy, 600 bateaux se sont échoués dans cette baie, qui était une réserve importante d’animaux sauvages. J’ai alors suivi la communauté locale tentant d’enlever et nettoyer la zone.

Le prochain, « The Reclamation » va bientôt sortir, de quoi parle-t-il ?

The Reclamation est un film sur le développement intensif qui touche Bali ces dernières années issu du mouvement «For Bali ». On est passés d’une destination tropicale, paradisiaque, à une île remplie d’hôtels, de villas. Le sud est méconnaissable.  En 2012, le gouvernement a annoncé un gigantesque projet de création d’îles artificielles au détriment du patrimoine existant. Les destructions de 700 hectares de bambous ou encore de 14 temples sont prévues.
En plus de toucher à l’environnement, on s’attaque à leur culture. C’est la première fois que les balinais manifestent de cette manière dans la rue. Les expatriés n’ont pas le droit de protester ou d’aller aux manifestations, alors je me suis surtout intéressé au peuple, à la culture des Balinais.
Nous avons lancé une pétition, aujourd’hui nous avons déjà 38 000 signatures avec l’espoir d’en recueillir 50 000 prochainement. Cela urge, car le gouvernement peut prendre une décision très rapidement. Ils avaient déjà essayé d’imposer un tel projet en 1998 sur l’île dite des Tortues mais ce fut un échec, on espère qu’il en sera de même.

Quels sont tes futurs projets ?

Je suis en train de réaliser un autre documentaire sur Mattie J.T. Stepanek. C’était un petit garçon décédé à l’âge de 13 ans d’une maladie neuromusculaire. Il a écrit des articles pour New York Times, il fut invité chez Larry King, Oprah Winfrey et fut même reçu par le président Jimmy Carter.  Il écrivait sur la paix dans le monde et a inspiré Nile Rodgers pour fonder son association. Je le réalise avec sa mère, qui souffre aussi de cette maladie. J’essaye de le finir d’ici l’été et on se bat pour qu’une journée officielle au nom de Mattie J.T. Stepanek voit le jour.

Quels messages veux-tu faire passer à la jeunesse ?

Il faut que chaque individu se rende compte qu’il peut agir même à notre échelle. On peut faire beaucoup de choses, de n’importe quel endroit sur le globe. A notre époque, grâce aux réseaux sociaux, on possède tous le pouvoir de sauver notre planète avant qu’il ne soit trop tard. On peut et on doit tous y contribuer. Un like, un share, ça ne coûte rien mais ça fait avancer des causes.

Et des conseils ?

Pour un jeune souhaitant faire du tourisme, c’est important de se renseigner sur le ou les pays qu’il va visiter. Par exemple, en Asie, il faut éviter de prendre des pochettes plastiques dans ses bagages. On n’a pas tous le même système de recyclage. C’est bien aussi de se renseigner sur les différentes organisations présentes sur place pour faire sa part du travail. Participer à un petit nettoyage de plage est un moyen facile d’y contribuer, et c’est l’occasion parfaite pour rencontrer la population locale.
En France, c’est important de faire attention dans sa manière de consommer. Ainsi, chaque individu doit privilégier les emballages en cartons ou en papiers plus facile à recycler et doit éviter de prendre les emballages en plastique.

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