Le chef de la police municipale de Cogolin, dans le Var, a récemment été arrêté en état d’ébriété. Mais le malaise est semble-t-il plus profond, puisque l’inspection générale de la police nationale (IGPN) mène actuellement une enquête sur une série de comportements douteux dans les locaux mêmes de cette PM.
En juin dernier, le chef de la police municipale de Cogolin s’est vu retirer son permis de conduire lors d’un contrôle routier. En uniforme et au volant de son véhicule de fonction, celui-ci affichait en effet un taux d’alcoolémie supérieur à la limite autorisée, selon le syndicat nationale de la police municipale (SNPM-FO). Mais ce fait divers n’est en fait que l’indicateur du désordre ambiant qui règne au sein de ce service. Avant l’incident, la police des polices avait déjà ouvert une enquête sur les pratiques alcooliques régulières de cette brigade. Le chef donc, mais aussi d’autres fonctionnaires, sont au centre des discussions, soupçonnés d’abuser de boissons alcoolisées pendant leur travail. D’après le délégué du SNPM-FO de Cogolin, de nombreux apéritifs étaient organisés entre collègues, et « il ne manquait plus que la Licence IV pour écouler la cinquantaine de bouteilles stockées dans les casiers. ». Des apéros fréquents qui auraient même favorisés l’avancement de carrière de certains agents, au détriment d’autres. Le quotidien Var Matin précise toutefois que sur une quinzaine d’employés, seule une poignée serait concernée. Mais la réputation fabriquée au fil des rumeurs touche elle tout le monde, coupables ou non. Ainsi, un policier local aurait entendu un collègue extérieur murmurer : « Ah, tu es de Cogolin… ». Frédéric Foncel, secrétaire général du SNPM-FO, demande lui la mise en place d’une autorité de contrôle stricte, face à de trop nombreux écarts : « Hier c’était Biarritz, avant-hier Levallois ou Nantes, aujourd’hui Cogolin…Quand est-ce que le ministère de l’Intérieur va comprendre qu’il faut un service de contrôle et une commission nationale de contrôle pour la police municipale ? Moi, je n’aimerais pas tomber sur ce genre d’individus en patrouille avec mes enfants et je ne vous le souhaite pas à vous non plus. ». À bon entendeur…
Souriez, vous êtes surveillés.
L’enquête concernant l’alcoolisme n’est pas la seule ouverte dans les bureaux de la police municipale de Cogolin. Le responsable de la brigade de nuit est lui aussi visé, mais pour des faits d’une autre teneur. Celui-ci aurait détourné les caméras de vidéosurveillance installées dans la commune en 2011 pour espionner ses collègues. Lors d’un briefing, il aurait en effet reproché à plusieurs agents certains de leurs faits et gestes, avant de les notifier dans un dossier. Étonnés, ceux-ci ont depuis déposé plainte auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), qui a donc lancé une enquête.
Les concernés, chef et brigadier nuit, actuellement tous deux en arrêt maladie, ont déjà été auditionnés. Le maire de la commune, Jacques Sénéquier, doit lui rendre visite aux autorités dans la semaine.