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À Copenhague, école et religion musulmane ne font pas bon ménage

L’école musulmane privée Iqra Privatskole, localisée dans le district Nørrebro de Copenhague, a reçu un support de l’État danois, de près de 2,4 millions d’euros. Mais le regard de l’école sur les relations de ses élèves pourrait mettre en péril ce financement.

Une école privée musulmane de Copenhague demanderait aux filles scolarisées dans l’établissement de ne pas avoir de « rendez-vous » et de « petits-amis ». C’est ce qu’a expliqué la psychologue de l’école, Amina Djondjorova, dans une interview à Radio 25sv.  « C’est dur de maintenir les règles religieuses islamiques dans une société où les étudiants voient que d’autres autour d’eux vivent d’une façon différente » a-t-elle ajouté. « Néanmoins, nous essayons de leur expliquer qu’il est préférable de s’abstenir d’agir uniquement sur une attirance ».

Un financement menacé

Les remarques de la psychologue ont poussé Lars Aslan Rasmussen, membre du conseil municipal de Copenhague, a appeler à ce que le financement de l’école soit coupé. « Il faudrait certainement enlever le soutien à une école dont les psychologues agissent plus comme des imams que des psychologues » a-t-il commenté. Selon lui, la majorité des subventions de l’école étant couverte par les contribuables danois, cela à des conséquences sur la ligne morale que devrait suivre l’école.

© Naser Khader.

© Naser Khader.

L’ancien membre du Parlement danois, Naser Khader, a également demandé à ce que l’aide apportée à l’école soit retirée. D’origine syrienne, l’homme est très actif depuis 2006 au Danemark pour défendre le point de vue des musulmans laïcs. Dans une interview, il avait par ailleurs déclaré : « La démocratie doit venir avant la religion comme principe organisateur de la société ». Sur le sujet, il a déclaré : « L’école encourage l’isolement plutôt que l’intégration dans la société danoise, ce qui peut nuire aux enfants plus tard dans leur vie. »

Un modèle danois différent

Il faut savoir que le modèle danois est très différent du modèle français. Si la Constitution garantit la liberté religieuse, il n’y a pas de « séparation de l’Église et de l’État ». Les citoyens payent d’ailleurs des impôts pour l’église danoise qui tient l’État civil. Aucune législation sur le port des signes religieux à l’école n’a été mise en place, du fait d’un système éducatif décentralisé : ce sont les communes qui financent les établissements scolaires, y compris les personnels et les enseignants.

L’immigration musulmane est encore récente au Danemark, et ne représente que 4% de la population. Si le Danemark est souvent décrit comme l’un des pays les plus généreux  dans ses politiques d’accueil, il n’a cependant pas de culte du multiculturalisme. Au contraire, le pays possède une forte tradition communautaire, garante d’une grande cohésion sociale. Le système met l’accent sur l’adhésion à une démocratie participative locale, plutôt que sur l’initiative personnelle.

Patrouille de la police danoise à la frontière avec l'Allemagne. © Claus FISKER/AFP.

Patrouille de la police danoise à la frontière avec l’Allemagne.
© Claus FISKER/AFP.

De plus, aux élections législatives de juin 2015, c’est un parti anti-immigration qui dénonce ce qu’il appelle l’ « islamisation de l’Europe » — le Parti populaire danois — qui est arrivé deuxième .

›› À lire aussi : Attentats : Copenhague visée à son tour.

© Source photo à la Une : The Local dk.

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