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À l’intérieur des lycées la vie continue… « Ne pas voir les élèves c’est un déchirement »

Murielle Lancien travaille au sein de la vie scolaire dans le lycée professionnel et technologique de la providence à Saint-Malo en Bretagne. Elle a accepté de répondre à nos questions à propos de son travail en période de confinement.

En quoi consiste votre profession ?

Nos missions à la vie scolaire sont d’enregistrer les absences, les retards et de faire le lien entre les professeurs et les familles. 

Vos missions changent-elles durant cette période de confinement ? 

Ce n’est pas une période très simple à gérer mais la direction de l’Institution – La Providence – Les Rimains avait déjà anticipé et bien mis nos outils en place. La première semaine nous avons appelé toutes les familles de notre lycée, je dis bien « toutes les familles » ont eu un appel du bureau de la vie scolaire. Nous rassurons, prenons des nouvelles, voyons ce qui fonctionne et surtout ce qui ne fonctionne pas avec les professeurs et le lien qu’ils veulent faire avec leurs élèves : vidéoconférences, devoirs ou simplement pour les cours.

Ce n’est pas trop contraignant le télétravail ?

Pour ma part si, j’adore le contact et de ne pas voir les élèves c’est un déchirement. J’aime tellement mon travail que le lycée me manque vraiment, je pense que c’est le cas pour beaucoup du personnel et des professeurs actuellement.

Pensez-vous que la fermeture des établissements scolaires aurait dû se faire avant ?

La décision n’a pas été prise par la direction, quelques soient les établissements scolaires en France. La direction reçoit les informations au compte-goutte par le gouvernement qui se trouve au dessus et qui va d’abord demander d’appliquer puis la direction va transmettre aux lycéens les mesures qui ont été prises.

Quelles sont vos appréhensions durant ce confinement ?

La détresse des familles concernant leur métier, les difficultés qu’ils rencontrent financièrement, pour aider leurs enfants au niveau scolaire, pour qu’il y ait toujours cette continuité, ce lien avec les établissements scolaires et ça a été très compliqué pour rassurer nos familles. Il y a également eu des détresses médicales, malheureusement certaines familles sont confrontées à la maladie parfois autre que le Coronavirus et ça ce n’est pas facile car chacun a son métier et je ne suis pas médecin ni psychologue… on espère vraiment que tout le monde reste vigilant, que tout le monde reste bien confiné, que tout le monde « joue le jeu » pour mieux se retrouver.

Comment faites-vous pour rester en contact avec vos élèves ?

Pleins d’outil modernes existent pour rester en contact mais je trouve que le téléphone reste le meilleur moyen car il y a une certaine intonation dans la voix que l’on ne retrouve pas dans les messages. De plus j’évite d’envoyer des messages car je sais que les élèves sont submergés, voir envahis de messages par les professeurs et la direction.

Ressentez-vous un certain stress venant de vos élèves à propos des cours à distance ?

Ah oui ! Les secondes un petit peu moins, ils se sont sentis peut-être un peu plus « détendus ». Les premières ont déjà un petit peu plus de stress car ils ont le BEP à la fin de l’année et les terminales sont angoissés par parcoursup et comment vont-ils faire pour le baccalauréat à la fin de l’année, vont-ils avoir assez de cours pour pouvoir le passer, ça c’est le stress majeur. Il y a également du stress qui est engendré par les membres de la famille, les soucis médicaux de certains élèves qui ont des maladies graves et qui ont peur d’être atteint du coronavirus. Ce n’est pas simple pour eux, mais nous sommes là pour essayer de les rassurer.

Pour les élèves qui lisent cette interview, quels petits conseils pourriez-vous leur donner ?

De rester raisonnable car le virus est invisible. La meilleure protection pour eux et leurs proches c’est de rester confiné, de se protéger pour mieux protéger les autres. C’est une phrase que l’on entend partout et par tous mais elle est vraiment réelle. Et il n’y a pas de sortie la nuit, le virus est aussi présent.

En cette période, quelle est votre journée type ?

De ne pas changer nos habitudes, comme si on allait au lycée, au bureau avec nos collègues donc on s’habille et on se maquille comme si on vous avait en face de nous, on garde notre sourire. On lit tous les messages que nous recevons sur les messageries, et après on recontacte les familles. Nous sommes également en contact avec les professeurs qui nous envoient des messages à propos d’élèves qui n’auraient pas rendu leurs travaux, qui n’auraient pas lu un message… Le matin je suis en contact avec les élèves et les familles puis l’après-midi on fait le point avec la direction et les professeurs.

Bon courage à vous !

Merci beaucoup ! Je tiens également à saluer le travail remarquable des secrétaires et du reste du personnel.

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