Les Mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan viennent d’être inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Derrière cette reconnaissance internationale, de nombreuses retombées propulsent les sites et régions inscrites. Des défis et responsabilités s’ajoutent aussi à cette labellisation. Mais alors à quoi sert concrètement l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco ?
Mise en valeur du site breton
Les Mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan ont été inscrits ce 12 juillet par l’Unesco au patrimoine mondial. Ce site comporte les célèbres alignements de menhirs présents à Carnac. C’est une vraie consécration pour la Bretagne qui rejoint donc les 53 autres sites français classés. Certains ont vu le tourisme se développer fortement grâce à cette reconnaissance, notamment dans des régions où il était encore peu présent.
« On espère attirer encore plus de monde » déclare Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux et chargée du site des Alignements de Carnac. Elle se dit prête à accueillir les visiteurs dans les meilleures conditions possibles, notamment via une « circulation douce ». Cette nouvelle organisation permet de longer le site et de le voir depuis l’extérieur. « Le patrimoine est fait pour être vu et partagé », plaide la présidente. Le site fraîchement inscrit à l’Unesco attire déjà près de 300 000 visiteurs par an.
La protection du site
Attention cependant au surtourisme. L’inscription vise avant tout à protéger les sites classés. L’objectif premier de l’Unesco est de garantir la conservation à long terme de lieux jugés exceptionnels pour l’humanité. Cela implique un suivi rigoureux, des études régulières et une mise en valeur respectueuse du patrimoine. Pour les Mégalithes de Carnac, cela signifie notamment limiter les aménagements intrusifs et encadrer les flux de visiteurs pour éviter une détérioration du site.
Mais cette visibilité nouvelle, souvent synonyme d’augmentation de la fréquentation, peut rapidement mettre en péril l’équilibre fragile des sites. Le défi est donc de concilier afflux touristique et préservation du patrimoine, un enjeu de plus en plus complexe à l’heure du tourisme de masse.
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Un cahier des charges trop exigeant ?
Malgré cette volonté de protection, les fonds alloués par l’Unesco restent très faibles. L’inscription n’entraîne pas automatiquement un financement international. En réalité, les sites classés sont souvent contraints de trouver eux-mêmes les moyens nécessaires à leur conservation, via des subventions locales, des partenariats publics-privés ou la billetterie.
De plus, l’inscription s’accompagne d’un cahier des charges très strict. Toute intervention sur le site, même minime, doit être validée. Cela peut ralentir certains projets ou frustrer les acteurs locaux. « C’est un honneur, mais aussi une lourde responsabilité », reconnaissent plusieurs gestionnaires de sites classés. L’étiquette Unesco implique donc autant de visibilité que d’exigences, et nécessite une organisation solide et des ressources adaptées.