Accusée de discriminations, la marque américaine de vêtements haut de gamme met fin au recrutement de ses employés sur leur physique. Le Défenseur des droits a salué mercredi dernier, le 29 avril, la décision d’Abercrombie & Fitch « de renoncer à prendre en compte l’apparence physique dans ses recrutements sur l’ensemble de ses magasins », une pratique qui « était discriminatoire ».
La marque de vêtements américaine est connue surtout grâce à ses vendeurs qui rencontrent leurs clients torse nus à l’entrée des magasins. Une telle stratégie marketing de la marque Abercrombie a provoqué plusieurs débats qui étaient fondés sur la thèse de recrutement discriminatoire de la société. De nombreux articles de presse mettaient en cause ses pratiques. Des mesures seront prises suite au débarquement en décembre dernier de l’ancien patron d’Abercrombie, Mike Jeffries, qui avait imposé des certains canons esthétiques à ses employés, déclenchant de nombreux scandales.
Suite à ces débats, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, avait alors demandé à l’entreprise de renoncer à ses pratiques dans un délais de six mois. « Le délai étant fixé au 24 mai, Abercrombie & Fitch annonce d’ores et déjà plusieurs changements dans sa procédure de recrutement« , dont « l’abandon de la prise en compte de l’apparence physique« , note le Défenseur.
La marque, quant à elle, a pris en compte cette demande. Abercrombie & Fitch a annoncé, cette semaine, abandonner le principe de recrutement de ses vendeurs aux Etats-Unis sur la base de leur apparence physique. Ainsi, il est le temps de dire au revoir à cette ambiance unique d’Abercrombie qui ressemble à celle du club : la lumière tamisée, les beaux dosses dansant tors nus sous la musique bien forte. Bientôt, les vendeurs ne seront plus considérés comme des « mannequins », mais des « représentants de la marque ». Ce changement de statut mènera vers l’interdiction de bosser à demi nus.
Il faut dire qu’auparavant, la liste, élaborée par l’ancien PDG, présentant des critères physiques à remplir pour travailler dans un des magasins d’Abercrombie était longue. Par exemple, en 2013 Mike Jeffers a décidé d’arrêter de vendre des vêtements pour femmes en tailles XL et XXL, comme le rapportait le journaliste Robin Lewis, selon qui Jeffers « ne souhaitait plus voir de gros dans ses magasins, mais juste des gens beaux et minces ». Quant aux vendeurs d’Abercrombie, d’après les informations d’un quotidien italien Corriere della Serra, pour une erreur en magasin telle qu’un mauvais pliage de t-shirt, les vendeurs recevait « une série de dix pompes », pour « apprendre de leurs erreurs ».
Aujourd’hui, avoir le corps d’Apollon n’est plus la condition obligatoire pour intégrer l’entreprise. « Nous ne tolérons plus la discrimination fondée sur l’apparence physique ni sur la beauté », annonce Christos Angelides, président de la marque américaine.
Pourtant, cette nouvelle stratégie marketing n’est pas encore entrée en vigueur en France ni en Allemagne. Profitez-en, mesdames!